"Le nombre de contrats d’apprentissage a triplé en Occitanie depuis 2017, une progression plus rapide que dans le reste de la France métropolitaine", indique une récente étude de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) Occitanie. Une forte croissance liée à la réforme de 2018, mais également aux aides à l’embauche des apprentis accordées depuis quelques années. En 2022, plus de 73.700 contrats d’apprentissage ont été signés dans la région, un record ! "Le nombre d’entrées progresse ainsi de 15% par rapport à 2021 pour une évolution annuelle moyenne de + 24,7 % entre 2017 et 2022", rapporte l’étude.
La nature des contrats a, elle aussi, évolué. "Avec l’assouplissement de la durée des contrats, la durée moyenne d’apprentissage a nettement diminué. En 2022, (elle) est de 550 jours calendaires, soit 76 jours de moins par rapport à 2017", note la Dreets. Un phénomène à relier là encore aux aides accordées par le gouvernement. Dans le cadre du plan 1 jeune, 1 solution, les entreprises peuvent bénéficier depuis 2020 d’une aide exceptionnelle permettant de couvrir entre 45 % et 100 % du salaire de l’apprenti selon son âge. Or cette aide est versée mensuellement au cours de la première année du contrat d’apprentissage. Avec ce coup de pouce financier, de nombreuses entreprises ont pu saisir l’occasion d’embaucher de jeunes apprentis à moindre coût mais principalement pour des contrats courts", commente l’étude.
Plus de jeunes femmes
Autre évolution majeure, les apprentis sont désormais très majoritairement déjà diplômés. Près de 70 % des contrats sont en effet signés par des jeunes possédant un niveau de diplôme équivalent ou supérieur au Baccalauréat, soit une proportion deux fois plus importante qu’en 2013. Les jeunes femmes sont également beaucoup plus nombreuses. Elles représentent 44 % des apprentis de la région en 2022, contre 32 % cinq ans plus tôt. Une nette augmentation que la Dreets attribue à deux éléments : "les formations qui se sont le plus démocratisées depuis 2017 sont aussi celles qui comptaient initialement le plus de femmes en proportion. Les formations d’échanges et gestion, et de services aux personnes, majoritairement féminines, comptent notamment parmi celles qui se sont le plus développées. Par ailleurs, les jeunes femmes représentaient 26% des apprentis non diplômés en 2017 contre 42% des apprentis diplômés du supérieur. Or, le nombre d’apprentis diplômés du supérieur a davantage augmenté que le nombre d’apprentis non diplômés."
Le type de cursus suivis a été de ce fait "profondément modifié". "Les formations d’échanges et gestion (commerce, vente, comptabilité, RH…), de services aux personnes (santé, tourisme, coiffure…) et de communication et information (informatique, image et son, journalisme…) sont celles qui ont vu leur nombre d’entrées le plus augmenter depuis 2019. A eux seuls, ces trois domaines de formation représentent deux entrées en apprentissage sur trois dans la région en 2022, tout comme en France métropolitaine. A l’inverse, les formations à des métiers plus « manuels » qui représentaient historiquement l’essentiel des apprentis (...) font partie des spécialités qui ont le moins progressé", observe la Dreets. Malgré cela, les entrées ont progressé pour toutes les spécialités de formation.
Ingrid Lemelle
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