Près de 14.300 organismes de formation sont aujourd’hui actifs en Occitanie, soit 13 % de plus qu’en 2024. Le secteur continue donc à se développer, mais demeure fragile. Selon le Carif-Oref Occitanie, « cette dynamique est portée par une multiplication de petites structures, souvent récentes », dont la pérennité reste incertaine. Le secteur connaît d’ailleurs un fort turnover, « reflet d’une volatilité croissante » accentuée par la concurrence et la complexité administrative. La certification Qualiopi, condition incontournable pour accéder à certains financements, continue notamment de peser sur les organismes les plus vulnérables.
En 2023, 2,2 millions de stagiaires ont été formés dans la région (+3,3 % en un an). Mais cette progression cache là encore des contrastes. Les demandeurs d’emploi, public prioritaire, enregistrent une baisse de 3 %. « Ce recul pourrait s’expliquer par une moindre mobilisation de l’offre ou des difficultés à capter ce public », analyse le Carif-Oref. À l’inverse, les formations certifiantes confirment leur rôle central : elles représentent 20 % des parcours. Deux domaines concentrent l’essentiel de la demande : les services aux personnes et les échanges et gestion, soit 40 % des stagiaires et près de la moitié des heures de formation.
1,8 milliard d’euros mobilisés
Le marché régional représente 1,8 milliard d’euros en 2023. Les organismes collecteurs de fonds (OPCO, Caisse des dépôts…) en assurent près de 800 millions, un volume stable. L’apprentissage et le Compte personnel de formation (CPF) restent les principaux leviers. Mais l’équilibre évolue : les financements publics ont en effet légèrement reculé, tandis que les financements privés ont progressé de 11,9 %, signe d’une implication accrue des entreprises dans la formation de leurs salariés.
Autre tendance lourde : la sous-traitance, qui a concerné 43 % des stagiaires en 2023, soit près d’un million de personnes (+17 %). Elle est portée par les structures individuelles et les organismes privés lucratifs, « qui forment un grand nombre de stagiaires pour un chiffre d’affaires relativement modeste ». Le recours aux prestataires s’amplifie également côté donneurs d’ordre, passés à 2871 en 2023 (+159 %).
« Si la montée en charge des organismes de formation, la diversification des financements et le développement de la sous-traitance témoignent d’une capacité d’adaptation, le marché demeure instable et concurrentiel », conclut le Carif-Oref, qui estime que "cette fragilité appelle une attention particulière à la qualité des prestations et à la soutenabilité des modèles économiques dans un cadre réglementaire exigeant ».
Ingrid Lemelle
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