Après plusieurs années marquées par des tensions sur le pouvoir d’achat, les cadres français voient leurs rémunérations progresser en 2025, même si les augmentations se font plus rares. La rémunération annuelle brute médiane atteint 55.000 euros, en hausse de 1,8 % en un an, tandis que 53 % des cadres déclarent avoir été augmentés, soit 7 points de moins qu’en 2024. Le dernier baromètre de l’Apec met également en lumière des disparités persistantes : les cadres de 50 ans et plus bénéficient d’une hausse plus marquée (+3,3 %, à 62.000 euros), et les inégalités femmes-hommes se creusent, avec une rémunération médiane masculine 16 % supérieure à celle des femmes. Les mobilités restent en revanche un levier puissant : 70 % des cadres ayant changé de poste ont en effet été augmentés, contre seulement 49 % de ceux restés au même poste.
Un niveau de rémunération toujours inférieur à la moyenne nationale
En Occitanie, la rémunération annuelle brute médiane s’établit en revanche à 50.000 euros, soit 5000 euros de moins que la moyenne nationale. Un écart structurel, traditionnellement observé en raison de la typologie économique de la région : forte présence des PME, poids important de l’industrie dans certaines zones, et concentration de salaires plus élevés autour des métropoles. Huit cadres sur dix y perçoivent un salaire compris entre 36.000 euros et 79.000 euros par an, une plage légèrement qui reste donc inférieure à celle observée dans les pôles économiques les plus rémunérateurs du pays. Autre élément significatif : seuls 48 % des cadres occitans ont bénéficié d’une augmentation en 2025, contre 53 % au niveau national. La progression salariale apparaît dès lors plus contenue, malgré l’attractivité économique croissante de la région.
Les fonctions ayant bénéficié le plus de revalorisations de salaires dans la région relèvent des spécialités suivantes : qualité et sécurité (57 % des cadres occitans ont été augmenté), travaux et chantier (pour 56 %), finance, comptabilité et gestion, informatique et systèmes d’information, et enfin, ingénierie, études, recherche et développement (pour 55 %), soit les profils traditionnellement les plus prisés par les entreprises régionales. Dans les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et autres matériels de transports, l’Apec note par ailleurs que le salaire médian atteint 56.000 euros, soit un niveau supérieur à la médiane régionale, mais là encore inférieur à la médiane nationale du secteur (63.000 euros).
Le baromètre rapporte enfin que « côté entreprises, un long chemin reste à parcourir pour se préparer à la nouvelle directive européenne sur la transparence salariale. Seules 46 % publient systématiquement le salaire dans les offres d’emploi et 66 % ne donnent pas accès à des grilles salariales en interne. Enfin, trois quarts des entreprises déclarent ne pas avoir commencer à s’y préparer. »
Ingrid Lemelle
Graphique Baromètre 2025 de la rémunération des cadres, Apec.