Dans leur recherche d’emploi, quel est le critère numéro 1 pour les jeunes Haut-Garonnais ? Le salaire. Eh oui, si la GenZ affiche ses valeurs et sa volonté de s’épanouir au travail, elle n’en est pas moins vigilante à sa rémunération : pour elle, le boulot reste avant tout le moyen de subvenir à ses besoins. C’est ce que révèle une étude départementale inédite, réalisée par le Comex40 du Medef31, en collaboration avec TBS Education et Harmonie Mutuelle. Initiée en avril 2023 et dévoilée ce lundi 10 février, elle tâche d’appréhender la perception de la valeur du travail par les jeunes et leur engagement en entreprise, à l’échelle de la Haute-Garonne.
L’étude a été conduite par ESCadrille Toulouse Junior Conseil, la junior entreprise de TBS Education. 1200 étudiants du CAP au doctorat, de tous cursus, ont été questionnés sur leurs attentes professionnelles, tels que les critères pour postuler à un emploi. Après la rémunération, élément le plus important pour près de 40 % d’entre eux, viennent dans l’ordre le secteur d’activité, les évolutions possibles au sein de l’entreprise et l’adéquation des compétences avec la fiche de poste. En revanche, c’est en bas du tableau que l’on trouve les engagements de l’entreprise. Classés à la septième et avant-dernière position par les jeunes talents, que l’on sait pourtant attachés à l’écologie et la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), ils ne semblent plus faire partie des priorités. La faute au contexte économique morose ?
Flexibilité et management, principaux leviers de l’engagement
Sans surprise cette fois, dans ce monde post-Covid, la flexibilité apparaît comme un facteur d’attention prioritaire parmi les leviers d’engagement. « 47% des étudiants décrivent comme très important l’équilibre entre vie pro et vie perso. Mais ce qui compte pour eux n’est pas tant de réduire le temps de travail que de bien séparer les deux. Cela passe par une grande flexibilité dans l’organisation », relève Titouan Billy, président d’ESCadrille. Concernant le télétravail, « les salariés sont demandeurs mais nous disent eux-mêmes se sentir moins engagés au-delà de deux ou trois jours par semaine. Il y a donc un point d’équilibre à trouver », complète Frédéric Malfilatre, directeur régional chez Harmonie Mutuelle.
Pour analyser en profondeur les évolutions sociétales portées par la Génération Z en évitant les biais conjoncturels, l’étude pourrait bien s’inscrire sur du long terme et devenir baromètre annuel. Car comprendre les aspirations des jeunes est un enjeu crucial pour les chefs d’entreprises, soucieux de maintenir leur boîte attractives et « dans l’air du temps ». Les jeunes recrues sont plus volatiles que leurs aînés... Et c’est comme ça : « A nous de leur donner les clés pour s’épanouir, sur la période pendant laquelle ils sont là », affirme Stéphane Carcenac, président du Comex40 du Medef 31. Lui prône « l’innovation managériale » pour s’adapter à cette nouvelle génération de travailleurs qui « n’a pas perdu la valeur travail » mais l’appréhende, sans doute, différemment de la précédente.
Marie-Dominique Lacour
Photo : Titouan Billy, président de la Junior Entreprise de TBS (ESCadrille Toulouse Junior Conseil), Frédéric Malfilatre, directeur régional chez Harmonie Mutuelle et Stéphane Carcenac, chef d’entreprise et président du Comex40 du Medef 31. Crédit M-D.L. - ToulEmploi