Qu’ont en commun Laetitia, Christine, Didier et Ghislaine ? « Le courage, l’audace, la joie et désormais la sensation d’être bien à leur place ! » résume avec enthousiasme Karen Bloch, la nouvelle directrice de Transition Pro Occitanie. A l’occasion de la première édition des « trophées de la reconversion », l’organisme régional a récompensé neuf finalistes le mardi 21 novembre dernier, à Toulouse et à Montpellier. Ils concouraient dans quatre catégories : « J’ai changé de métier », « J’ai créé mon entreprise », « J’ai transformé mon expérience en diplôme » et « Je me suis reconverti à plus de 50 ans ». Parce qu’il n’y a pas d’âge pour faire ce que l’on aime.
En témoignent les lauréats occitans comme Martine qui, après une vie d’emplois précaires, a relevé la tête pour obtenir son premier diplôme d’aide-soignante. Didier, 56 ans a choisi de devenir « Le Coq du Village », un wine-truck itinérant vecteur de convivialité dans les villages haut-pyrénéens. Quant à Isabelle, née un 14 juillet il y a un peu plus d’un demi-siècle, elle a naturellement baptisé sa boutique de prêt-à-porter "Bastille". Une belle prise pour cette ancienne commerciale en assurances.
Le nombre de candidats à la reconversion augmente, pas les financements
Au total, 256 candidats avaient tenté leur chance en Occitanie. Organisés par Nouvelle Vie Professionnelle, en partenariat avec Transition Pro, les trophées ont pour objectif de mettre en lumière les « parcours remarquables » de ceux qui ont osé changer de vie. La grande finale s’est tenue le 16 novembre 2023 à Paris. Parmi les vainqueurs, Christine Soulier : venue de Sauve dans le Gard, elle obtient le premier prix national dans sa catégorie « J’ai changé de métier », une jolie reconnaissance pour cette ancienne technicienne de laboratoire devenue artisane dans le recyclage de mobilier.
Les 18 associations Transition Pro ont remplacé depuis 2020 les Fongecif. Organismes paritaires dédiés à la formation professionnelle, leurs missions reposent sur deux piliers : d’une part l’accompagnement, l’information et l’orientation des salariés, de l’autre le financement de leurs projets professionnels. Karen Bloch n’a qu’un regret, que l’augmentation des budgets n’ait pas suivi celle du nombre de demandes. « Nous ne sommes plus en mesure d’accompagner l’ensemble des bénéficiaires », constate la directrice. Elle note notamment ces derniers mois une multiplication des dispositifs démissionnaires, fruit d’un rapport au travail qui continue de muter.
Marie-Dominique Lacour
Photo : Martine Lubot, lauréate régionale des trophées de la reconversion dans la catégorie "Je me suis reconvertie après 50 ans" Crédits M-D.L-ToulEmploi