Alternance #7. Peut-on négocier son salaire ?

« Ce n’est pas déplacé. »

Il y a aujourd’hui plus d’offres de contrat en alternance que de candidats. Une situation qui favorise les négociations de salaires. Le point dans le BTP, un secteur rompu à l’exercice.

Michel Andrieu vous êtes directeur du centre de formation des Compagnons du Tour de France, à Plaisance-du-Touch, pouvez-vous nous rappeler sur quelles bases se calculent les salaires des alternants ?
Le salaire d’un alternant est tout d’abord calculé en pourcentage du Smic, qui varie chaque année et peut être différent selon les conventions collectives. Il est ensuite fonction de l’âge de l’alternant, puis de son niveau de formation. Dans le cas d’un apprenti de moins de 18 ans, il est par exemple de 40% du Smic la première année de formation de niveau 3 (CAP), puis de 50% la seconde année. Mais si ce jeune suit une formation de niveau 4 (BP), et qu’il a déjà effectué une formation en alternance, le salaire est alors abondé de 15%. Il y a donc beaucoup de variables qui entrent en compte, mais ce qu’il faut retenir, c’est que la somme perçue est nette, et surtout, que le législateur ne fixe que des minima.

Cela signifie donc qu’il s’agit d’une base qui peut être négociée ?
Oui, certaines entreprises jugent d’ailleurs que les jeunes doivent percevoir davantage que le minimum légal et leur proposent directement des salaires supérieurs. Nous observons également que de plus en plus d’apprentis négocient leur salaire. Une pratique assez courante dans le BTP. Nous l’encourageons d’ailleurs indirectement en rappelant systématiquement aux jeunes comme aux employeurs que la loi se contente de fixer des minima. Ce n’est pas déplacé de négocier, et je ne vois pas pourquoi une entreprise refuserait une revalorisation à un jeune qui fait preuve de motivation, de sérieux et d’engagement.

Quelles sont les variables constatées ?
Elles sont généralement de l’ordre de 10 à 15%, ce qui n’est pas négligeable. D’autant que, je le rappelle, le salaire de l’apprenti correspond à du « net » puisqu’il est allégé des charges sociales. Cela signifie donc qu’un apprenti de 21/25 ans en troisième année touche au minimum 78% du Smic net, autrement dit à peu près le même salaire qu’un débutant, qui est, lui, chargé. Il est donc non seulement formé, mais rémunéré comme tout autre jeune qui commence sa carrière. Et c’est l’un des vrais atouts de l’alternance !
Propos recueillis par Ingrid Lemelle

Photo DR.

Réagir à cet article

Source : https://www.toulemploi.fr/Alternance-7-Peut-on-negocier-son-salaire,36446