Alain Trégant, pourquoi avez-vous créé la société Pass-Port ?
Je suis juriste de formation, spécialisé en droit du travail. J’ai créé la société Alter Ego Social en 2003. Je bats en brèche une idée toute faite qui voudrait que la gestion des bulletins de salaire ne soit qu’une fonction comptable. Il s’agit d’une fonction juridique qui se traduit par une gestion comptable. J’entends la réhabiliter. Cette perception a en effet détruit le métier de gestionnaire de paie. Ces professionnels sont mal rémunérés et déconsidérés, alors qu’ils exercent une fonction absolument clé de l’entreprise, et méritent un salaire de cadre. J’ai trouvé une solution « magique » pour remédier à cet écueil en leur permettant de prendre la main sur leur métier.
Quelle est cette solution ?
Pass-port est une société de portage salarial spécialisée dans les gestionnaires de paie. Pour les entreprises clientes, cette solution est moins chère qu’une externalisation et plus qualitative. Nos « portés » peuvent, eux, se dégager un salaire équivalent à celui d’un cadre. Nous leur prélevons 17% de frais sur ce qu’ils facturent, car nous leur apportons en soutien toute une équipe de juristes et de RH qui vont les épauler dans leurs missions quotidiennes.
Où en êtes-vous du développement de cette société ?
Une trentaine de gestionnaires de paie nous ont déjà rejoints en deux mois d’activité. La résonance est positive de leur côté. Ils peuvent travailler en autonomie tout en se dégageant une rémunération confortable. Notre activité se déploie pour le moment dans le grand sud, mais nous ambitionnons de nous implanter rapidement en région parisienne. Notre philosophie est de conserver une taille humaine et de créer des cellules d’une quarantaine de professionnels, afin de créer des réseaux, proches de ceux des clubs d’entreprises.
À qui les services de Passe-port s’adressent-ils ?
Nous misons sur des gestionnaires de paie qui ont pris la mesure de l’importance de leur profession, et ont conscience qu’il s’agit d’une fonction névralgique pour l’entreprise. Nous souhaitons également qu’ils connaissent leur métier. Une expérience d’au moins deux ans, dans l’idéal dans un cabinet, est un plus. Enfin, il faut qu’ils soient autonomes et indépendants d’esprit, car nous proposons une solution hybride. Ils vont travailler comme des indépendants, avec la sécurité d’un salaire.
Propos recueillis par Louis Lané
Photo Hélène Ressayres - ToulEmploi.