"L’année 2015-2016 marque un retournement de tendance : après deux années successives d’une chute des inscriptions en première année (- 8%), une reprise de + 2% est à nouveau observée avec 73 135 inscriptions", rapporte le dernier.baromètre Institut supérieur des métiers (ISM)-Maaf. Une croissance qui atteint 10% en Occitanie, se qui place la région en première position en termes de reprises des inscriptions. "Le volume global d’apprentis (6930) n’est pas encore celui de 2012 (7400), mais il repart à la hausse", indique directrice des études et du développement économique de l’ISM, Catherine Elie. Avec 39% des effectifs formés et employés au sein d’une entreprise artisanale, l’Occitanie se situe en revanche dans la moyenne nationale.
Même répartition par niveau également, avec un développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. Les apprentis démarrant une formation post Bac sont certes de plus en plus nombreux. Ils représentent 9% du total des entrées en 2015 (et jusqu’à 12% dans l’Hérault). Les personnes préparant un CAP constituent cependant toujours l’essentiel des apprentis, soit 73% des premières inscriptions. "Et c’est là un aspect qui différencie l’Occitanie des autres régions, la proportion d’apprentis préparant un niveau Bac y étant globalement inférieure à la moyenne nationale", indique Catherine Elie, qui attribue, en partie, cette différence à une faiblesse de l’offre de formation à ce niveau IV.
Le taux d’emploi s’élève avec le niveau de diplôme
Autre enseignement, si environ la moitié des prétendants au diplôme de CAP en apprentissage sortent du collège, 38% s’inscrivent après avoir interrompu la préparation d’un autre diplôme (contre 30% en moyenne en France) et pour 16% en étant déjà détenteurs d’un diplôme. "Cela pose clairement le problème de l’orientation des jeunes qui continuent à être poussés à aller le plus loin possible vers les filières générales et envisagent l’apprentissage lorsqu’ils réalisent que celles-ci ne leur conviennent pas", regrette la directrice des études de l’ISM, qui constate cependant, que l’image de l’artisanat change. Notamment le regard sur les métiers de bouche, sous l’effet des nombreuses émissions télévisées. "D’ailleurs, en France, deux des trois diplômes les enregistrent le plus d’inscriptions sont le CAP Pâtissier et le CAP Boulanger, le CAP Coiffeur étant en deuxième position." Un Top 3 légèrement différent en Occitanie, le CAP Maçon arrivant en tête (700 apprentis), juste devant les CAP Coiffeur et Boulanger. "Le tissus d’entreprises du BTP est très dense dans votre région."
En matière d’insertion, « à la fin de leur scolarité, la moitié des anciens apprentis en emploi sont en contrat à durée indéterminée", rapporte Catherine Elie. "Le taux de CDI est encore plus élevé pour les apprentis de l’artisanat embauchés dans l’entreprise où ils ont effectué leur apprentissage (66%) et pour les détenteurs d’un diplôme de niveau IV (59%)." Une lecture affinée des résultats témoigne cependant d’importantes disparités selon les départements de la région. Tous niveaux confondus, le taux d’insertion des apprentis varie ainsi de 41% dans l’Hérault à 67% en Haute-Garonne ou dans le Lot, voire 74% dans les Hautes-Pyrénées. Le taux d’emploi s’élève toutefois avec le niveau de diplôme obtenu.
Enfin, dernier enseignement de l’étude, si l’Occitanie est la 3ème région en nombre d’apprentis (près de 12.300 en 2015-2016), elle n’occupe que l’avant-dernière place du classement national en termes de taux de pénétration, soit un apprenti pour dix entreprises artisanales. "C’est caractéristique du sud de la France où les entreprises artisanales sont majoritairement de petites entreprises, voire constituées d’artisans qui travaillent seuls. Or l’apprentissage est d’autant plus développé que les entreprises comptent de salariés." Ce qui est le cas dans les régions Pays de la Loire, Normandie et Centre-Val de Loire.
Ingrid Lemelle
Sur la photo : Catherine Elie, directrice des études et du développement économique de l’ISM. Photo DR.
