« 2017 a été une année très faste, et 2018 s’annonce tout aussi positive », s’est réjoui le délégué territorial de l’Apec, Jean-Sébastien Fiorenzo, lors de la présentation de l’enquête annuelle des perspectives de recrutement en Occitanie. Menée auprès de 800 entreprises, celle-ci fait certes état de projets en nette augmentation : entre + 3% et + 14% embauches supplémentaires par rapport à l’an dernier, soit 16.000 à 17.700 cadres recrutés au cours des prochains mois. Du jamais vu depuis que l’étude existe, et surtout, un volume largement supérieur aux meilleures années, lesquelles affichaient à peine 14.000 embauches. Un record donc... après celui de 2017, puisque ce sont très exactement 15.490 cadres qui ont été recrutés l’année dernière, dans la région. En hausse de 14%. Quant aux créations nettes, correspondant aux entrées moins les sorties (démissions, retraites...), elles se sont établies à 4310, contre 1370 en 2016 !
Un dynamisme qui permet à l’Occitanie d’accéder au Top 3 des régions les plus importantes en termes de recrutements de cadres cette année, derrière l’Ile-de-France et Auvergne Rhône-Alpes. Elle était jusqu’alors au cinquième rang national. Les dirigeants semblent donc bel et bien renouer avec la confiance, 11% d’entre eux envisageant d’augmenter leur effectif cadre. Les dirigeants toulousains principalement. « Ils sont 14% à déclarer vouloir accroître leur effectif cadre en Haute-Garonne, contre 8% par exemple dans les départements du Gard et de l’Hérault », indique Jean-Sébastien Fiorenzo. « D’ailleurs la répartition géographique des projets est assez différente de l’année dernière, puisque 75% sont concentrés sur le territoire de l’ex-région Midi-Pyrénées, autrement dit essentiellement sur Toulouse et son agglomération, contre 61% en 2017. Une évolution qui s’explique par la présence de nombreuses Entreprises de services numériques, dont les recrutements s’annoncent importants. »
L’industrie reste un secteur moteur
Un quart des embauches vise en effet les cadres de l’informatique, et 24% ceux des fonctions études, recherche et développement. Les cadres commerciaux réunissent 12% des projets, à égalité cette année avec ceux relevant de l’exploitation tertiaire : médico-social, transport, banque assurances (hors fonctions commerciales), immobilier... Les débouchés devraient être un peu plus nombreux pour les cadres spécialisés dans les achats, la qualité, la maintenance et la sécurité. Peu de changement en revanche concernant les projets ciblant les cadres de la production industrielle et de la construction (8% des projets), ou de l’administration (5%). Répartis par secteur, les prévisions témoignent cependant d’une évolution sensible des besoins dans l’industrie (20% des projets, en hausse de trois points) et, dans une moindre mesure, dans le commerce (5%, en hausse de deux points).
Un marché on ne peut plus porteur donc, à commencer pour les cadres confirmés. Ils continuent certes à avoir les faveurs des recruteurs, les candidats possédant un à cinq ans d’expérience réunissant 31% des intentions, ceux justifiant entre cinq et dix ans de carrière, 26% des projets. Les cadres débutants devraient eux aussi bénéficier de cette dynamique : ils représentent 23% des intentions, soit deux points de plus que l’année dernière. Au-delà de dix ans d’expérience, le marché reste cependant toujours aussi « fermé ». Seuls 20% des opportunités devraient en effet s’adresser aux cadres de plus de 35/40 ans.
Ingrid Lemelle
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