Cet automne, Sciences Po Toulouse inaugurera ses nouveaux locaux. Un soulagement pour son directeur, Éric Darras, qui rappelle « la vétusté » des anciens bâtiments et les années écoulées à parler d’un déménagement, « serpent de mer invraisemblable ». « On se réjouit d’être dans ce bâtiment magnifique, très fonctionnel et confortable. » Avec 4200 m2, contre 2900 m2 dans les anciens locaux, l’IEP toulousain s’offre en effet des conditions de travail optimisées. Mais pour Éric Darras, tout cela n’est qu’un début. Plus petit IEP de France avec 200 élèves par promotion, Toulouse affiche ses ambitions. « Nous devons au moins arriver à 300. La deuxième ville universitaire de France mérite un Sciences Po de classe mondiale », assure le directeur, qui souhaite trouver des locaux supplémentaires, en centre-ville prioritairement, sans exclure la possibilité de s’installer dans une ville d’équilibre, comme l’IEP de Lyon l’a fait à Saint-Étienne.
Une plus grande proximité avec le monde de l’entreprise
Mais cette volonté de « monter en gamme » ne se limite pas à l’aspect immobilier. Sciences Po, seule représentante des sciences sociales dans les grandes écoles locales, entend s’insérer davantage dans le monde de l’entreprise, répondant ainsi à l’intérêt de ses quelque 1600 étudiants qui se tournent pour moitié vers le privé à la fin de leur cursus. Pour cela, Éric Darras veut renforcer les liens avec les 10.000 alumnis, développer les projets avec les entreprises pour faciliter l’insertion dans l’écosystème, alors que des doubles diplômes avec l’Insa ou TBS existent déjà. « Les cursus vont être réorientés vers les entreprises, car les relations internationales ou les affaires européennes les intéressent aussi. » Preuve de cette volonté, l’école organise des grandes conférences avec des ingénieurs ou des chefs d’entreprise. Sciences Po Toulouse souhaite par ailleurs poursuivre son internationalisation tout en s’adaptant au « monde qui change » en insistant sur la pratique créative. En plus du statut de sportif de haut niveau, Éric Darras pense par exemple à celui d’« artiste de haut niveau ».
Paul Périé
Photo Sciences Po Toulouse DR.