Toulouse INP ne deviendra pas Toulouse Centrale Institut

Article diffusé le 12 JUIN 2023

Le conseil d’administration de l’INP Toulouse a rejeté, lundi 22 mai dernier, le changement de statut et la transformation en Centrale Toulouse Institut. Ce projet, qui suscitait des oppositions parmi les personnels, est donc à l’arrêt, même si l’établissement toulousain, qui prend acte de ce vote, « n’écarte aucune nouvelle possibilité ». Explications.

Depuis plusieurs mois, l’intégration de Toulouse INP au groupe Centrale et sa transformation en Centrale Toulouse Institut semblait quasiment actée. Pourtant, à l’occasion d’un conseil d’administration extraordinaire, ce projet n’a pas reçu de majorité qualifiée favorable de la part des administrateurs, appelés à se prononcer sur un décret ministériel portant sur cette transformation. Avec 13 voix pour, 11 contre et 4 abstentions, il a donc été rejeté.

« Nous estimons qu’à ce jour il nous manque des éléments pour voter sereinement de façon positive en toute connaissance de cause sur ce projet de décret et par conséquent sur le projet de transformation en Toulouse Centrale Institut », indique l’avis de motivation du vote. « Continuer cette transformation au rythme imposé, avec un pilotage qui ne nous semble pas adapté, nous fait craindre pour l’état de santé de nos collègues », poursuivent les membres élus du comité social d’administration de Toulouse INP.

Des mots qui font écho aux inquiétudes des syndicats [1] de l’établissement, dénonçant dans un communiqué « le projet d’une présidence isolée au mépris de ses personnels ». Catherine Xuereb, la présidente de Toulouse INP, qui regroupe trois écoles d’ingénieurs (Ensat, Enseeiht et Ensiacet), trois écoles associées (Enit, ENM et l’EI Purpan) et une classe préparatoire commune, présentait ce changement comme une opportunité et espérait un changement de statut au 1er janvier 2024 avec une première promotion entrante à la rentrée 2025.

Une communication là aussi critiquée par les syndicats. « De nombreux personnels, mais aussi de futur.e.s étudiant.e.s et des parents d’élèves ont cru que la transformation était actée, alors même que nombre des Groupes de Travail réfléchissaient encore aux contours que pourrait prendre ce nouvel établissement et au contenu de ses formations. » Des syndicats qui s’inquiétaient également pour l’avenir de recherche et l’augmentation des frais d’inscription.

Un point que Catherine Xuereb souhaite éclaircir. « Les personnes qui ont avancé ces inquiétudes savaient que c’était des mensonges. Le décret, qui portait sur une simple transformation de l’établissement, ne s’intéressait qu’aux spécificités mais la recherche, comme la formation et la valorisation, demeure dans les missions de base de l’établissement. Les autres écoles Centrale ont une recherche de qualité. Les PDG de l’Inrae et du CNRS se sont d’ailleurs exprimés en faveur du projet. Vouloir faire croire que nous allions devenir une simple école d’ingénieurs, c’est scandaleux. »

Stop ou autrement ?

Malgré cette opposition et le vote du 22 mai, la présidence de Toulouse INP « n’écarte aucune nouvelle possibilité » et rappelle que « la transformation de Toulouse INP en école Centrale a pour ambition de faire émerger un établissement leader dans le champ de l’ingénierie, acteur majeur des transitions socio-écologiques, environnementales et numériques ».

Elle indique par ailleurs qu’un Conseil exceptionnel de l’Enseeiht, qui diplôme environ 500 ingénieurs par an (soit la moitié de la capacité de diplomation ingénieur de Toulouse INP), a voté « à une très large majorité (29 pour, 5 contre, 2 abstentions) pour l’instruction d’un projet porté par l’Enseeiht, visant la création d’une Ecole Centrale et d’une école de spécialité. Cette nouvelle trajectoire fera l’objet de travaux et de concertations dans les prochaines semaines... » Principale école contributrice au projet de transformation, l’Enseeiht peut-elle faire cavalier seul ?

Enfin, devant l’inquiétude des étudiants et des parents, il a été réaffirmé que ceux qui vont intégrer la Prépa T2 à la rentrée prochaine pourront, malgré la fin de ce projet de Toulouse Centrale Institut, accéder aux écoles du groupe Centrale.« Elles nous ont fait un très beau signe de confiance en maintenant les places dans leurs écoles pour la prépa T2. Elle ne nous ont pas fermé la porte malgré les conséquences du vote », souligne Catherine Xuereb.
Paul Périé

Sur la photo : L’un des bâtiment de Toulouse INP. Crédit : Toulouse INP.

Notes

[1La CGT Ferc Sup // Le Sgen CFDT // Le SNPTES UNSA ITRF.BI.O

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Source : https://www.toulemploi.fr/Toulouse-INP-ne-deviendra-pas-Toulouse-Centrale-Institut,38211