Pourquoi des « ambassadeurs » de l’apprentissage en Midi-Pyrénées ?

En décembre dernier, Pascal Mailhos, préfet de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, nommait des « ambassadeurs » de l’apprentissage. Quelles sont leur mission et leurs ambitions ? Les réponses de deux d’entre-eux.

Vous faîtes partie des cinq « Ambassadeurs » de l’apprentissage nommés récemment en Midi-Pyrénées, par le préfet, en quoi consiste votre mission ?
Bernard Moreau, président de la Confédération nationale de l’artisanat, des métiers et services Midi-Pyrénées :

A promouvoir l’apprentissage, essentiel dans le cas de l’artisanat, en revalorisant notamment cette voie qui continue malheureusement à être associée à l’échec scolaire. A contribuer également aux réflexions qui tendent à lever les freins, tant au niveau des jeunes que des entreprises, bref à faire un travail que nous faisions déjà, mais dans l’ombre, et que cette démarche du préfet mettra, nous l’espérons, en lumière.
Jean-François de la Rivière, délégué régional de l’Agefiph Midi-Pyrénées :
Cette reconnaissance est également très importante pour nous, qui sommes très actifs en matière de promotion de l’apprentissage. Midi-Pyrénées est d’ailleurs devenue la 4ème région en termes de contrats signés par les personnes en situation de handicap. Le résultat d’un travail très important des Cap emploi, mais également des partenariats noués avec le Rectorat, les CFA, et dorénavant, les Missions locales. Nos bons résultats tiennent aussi au suivi que nous proposons aux entreprises, un élément structurant qui permet de lever les freins.

François Hollande a rappelé, ce lundi 18 janvier, que « l’apprentissage doit être une grande priorité » et qu’il « est une filière de réussite et d’excellence », qu’en est-il aujourd’hui ?
B.M : Le nombre de contrats a diminué, en raison du contexte économique, mais aussi des dispositifs d’aides qui ont été supprimés, puis remis en place partiellement... Former devient de plus en plus compliqué, et le rôle du maître d’apprentissage doit absolument être revalorisé si on veut que cela fonctionne. Il me semble également déterminant de travailler sur des « socles de connaissances » en plus des aspects purement métiers, et je souhaite, en tant qu’ambassadeur, initier un travail avec les différentes branches pour déterminer justement sur quoi ils doivent porter, définir le « savoir-être » attendu dans chaque filière métiers.
J-F.DLR : La situation est différente dans le cas de l’apprentissage des personnes handicapées, puisque comme je le rappelais, les résultats sont en hausse en Midi-Pyrénées. 15% des contrats concernent en outre des personnes de plus de 45 ans désormais, ce dont les centres de formation se félicitent, car ils ont un effet positif sur les autres apprentis. En matière de « savoir-être », nous avons également moins de problème, car les personnes handicapées sont souvent plus matures. Les aides financières sont par ailleurs très intéressantes pour les entreprises. Pour autant, nous devons poursuivre nos efforts !

Est-ce que vous pensez que le « plan d’urgence » contre le chômage du gouvernement, comme la conjoncture économique, peuvent contribuer à une augmentation des contrats au cours des prochains mois ?
B.M : Si les « éclaircies » se confirment, il est évident que les effets seront positifs. Les entreprises artisanales aiment former, et nous devons les aider à pouvoir le faire : en travaillant, comme je le disais, sur cette notion de « savoir-être » des candidats, en accompagnant et en valorisant la mission du maître d’apprentissage (notamment sur le plan financier), et en continuant à redorer l’image de l’apprentissage. Il faudrait également que les jeunes puissent davantage découvrir la réalité de nos métiers, dans le cadre d’opérations portes ouvertes, dans les CFA ou plus largement de forums, de job-dating... Avec l’Agefiph, nous souhaitons aussi aller plus loin en montrant aux entreprises que le handicap n’est pas forcément un handicap à l’apprentissage, bien au contraire !
J-F.DLR : Nous comptons, nous aussi, continuer à aider les entreprises dans leurs recrutements, en mettant par exemple en avant l’expertise des Cap emploi en matière de sélection de leurs apprentis, l’emploi durable étant vraiment au cœur des missions qui sont menées. En faisant davantage connaître le réseau du CFAS Relais Midi-Pyrénées qui forme et accompagne des jeunes en situation de handicap tout au long de leur parcours. En mettant enfin les recruteurs en relation avec des personnes correspondant à leurs attentes, comme ce sera de nouveau le cas lors du forum Handy Alternance, le 17 mars prochain, à Toulouse. Une cinquantaine d’entreprises pourra alors rencontrer 400 à 500 personnes sélectionnées selon les postes à pourvoir, et préparées aux entretiens.
Propos recueillis par Ingrid Lemelle

Sur la photo : Bernard Moreau, président de la Confédération nationale de l’artisanat, des métiers et services Midi-Pyrénées (à gauche) et Jean-François de la Rivière, délégué régional de l’Agefiph Midi-Pyrénées. Photo Hélène Ressayres - ToulEmploi.

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Source : https://www.toulemploi.fr/Pourquoi-des-ambassadeurs-de-l-apprentissage-en-Midi-Pyrenees,18196