L’académie de Toulouse lance en janvier 2016 son Centre de formation d’apprentis (CFA) académique, une structure unique, en remplacement des neuf CFA départementaux. « Dans la pratique, les neuf CFA physiques sont conservés mais travailleront désormais de manière homogène, sous tutelle de l’académie, avec le même type de critères, d’organisation, de fonctionnement pour une meilleure efficacité. Nous présenterons à l’avenir dans les salons un visage unique », explique Michel Ravitsky, directeur du nouveau CFA académique. L’assurance d’une meilleure visibilité dans le paysage de l’apprentissage. Car l’enjeu est bel et bien de doubler d’ici trois ans le nombre d’apprentis, pour passer de 1000 élèves aujourd’hui à 2000. « Nous ne représentons qu’une petite partie des 17.000 apprentis formés en région, dans le privé, mais notre force vient de notre réseau issu de la formation initiale, d’un bon niveau de nos enseignants universitaires, et aux plateaux techniques des lycées professionnels », souligne le directeur.
Une porte vers l’emploi
La formation par apprentissage concerne les élèves de CAP jusqu’aux ingénieurs, en passant par les Bacs professionnels, les BTS ou les Licences pro. « Elle n’est pas un cursus par défaut, moins valorisé. Elle cible surtout les jeunes de 16 à 26 ans qui possèdent des modalités d’appropriation de la connaissance plus pratiques que théoriques, et tout aussi valables », insiste Michel Ravitsky. L’intérêt pour le jeune est aussi d’être considéré comme un employé à mi-temps en entreprise, c’est-à-dire doté d’un statut de salarié. Sa rémunération peut atteindre jusqu’à 500 euros par mois pour un BTS par exemple, l’ensemble de la formation étant par ailleurs gratuite. « Et les trois quarts des jeunes gardent leur place en entreprise, à la fin de leur contrat d’apprentissage qui se transforme souvent en CDD ou CDI », complète le directeur. De manière générale, le taux de réussite au diplôme visé est supérieur par apprentissage par rapport à une formation purement scolaire.
Des secteurs en demande
Le CFA académique, en concertation avec le Conseil régional à l’origine de 60% de son budget de fonctionnement, les 40% restant provenant des taxes d’apprentissage auprès des entreprises, a retenu quarante-six filières éligibles. « Ont été volontairement exclus le tertiaire et le sanitaire et social déjà couverts par le privé. L’accent est mis plutôt sur les secteurs en demande comme les techniques de production, le BTP, l’électrotechnique, l’agroalimentaire et l’hôtellerie-restauration », détaille le directeur. Tout jeune intéressé doit d’abord rencontrer le conseiller d’orientation de son établissement pour valider son projet de métier. Il sera ensuite guidé vers un CFA qui l’aidera à rédiger son CV et sa lettre de motivation pour trouver son entreprise d’accueil. « Il ne faut pas se décourager lors de cette phase, persévérer, donner envie à l’employeur, se montrer fiable. Car le jeune a jusqu’à Noël, après son admission en CFA, pour valider son inscription en décrochant un contrat. » Le sésame d’une formation aux multiples avantages.
Isabelle Meijers
Sur la photo : Michel Ravitsky est le directeur du tout nouveau CFA académique que vient de lancer l’académie de Toulouse. Photo Hélène Ressayres - ToulEmploi.
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