L’emploi cadre « au plus haut » en Occitanie

Le 13 février dernier, l’Apec dévoilait les résultats de son enquête annuelle consacrée aux prévisions de recrutement de cadres. « Au plus haut » en Occitanie, elles sont cependant de plus en plus difficiles à concrétiser… Trois entreprises sont venues en témoigner.

Coutumier des records en Occitanie, le marché de l’emploi cadre ne devrait pas déroger à la règle cette année. Avec près de 17.000 projets d’embauches exprimés dans le cadre de l’enquête annuelle de l’Apec, les entreprises régionales pourraient ainsi recruter davantage de cadres : 7% de plus qu’en 2019. Celles implantées à l’ouest du territoire surtout, le périmètre de l’ex-région Midi-Pyrénées concentrant 71% des intentions. Celles du département de la Haute-Garonne également, 16% d’entre-elles tablant sur une évolution de leurs effectifs cadres, contre 11% en moyenne pour l’ensemble des entreprises de la région. « La dynamique observée l’année dernière est posée », estime Jean-Sébastien Fiorenzo, le délégué régional de l’Apec rappelant que près de 16.000 cadres ont été recrutés l’année dernière, en hausse de 2%. Le nombre de créations nettes d’emploi a lui aussi fortement évolué : plus de 6000, contre 3200 en 2018, avec une importante augmentation des promotions internes. « Les difficultés croissantes à recruter certains profils incitent des entreprises à favoriser les promotions », observe le délégué régional.

Un casse-tête pour les recruteurs

Des tensions particulièrement fortes dans le secteur des services, qui réunit toujours sept projets sur dix, mais aussi dans l’industrie (16% des projets) et le commerce (7%), les trois locomotives de l’emploi cadre en Occitanie. La guerre des talents est clairement déclarée sur les fonctions les plus recherchées, soit celles relevant de l’informatique (24% des projets), des études et de la R&D (18%) et du commerce et du marketing (15%). Et les TPE/PME de peiner à rivaliser avec les grands groupes. « Il faut développer des trésors d’ingéniosité », reconnaît Thomas Binant, CEO et cofondateur de Geotrend, start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle à Colomiers. « Non seulement les candidats sont rares, mais pour une jeune entreprise comme la notre, chaque poste créé est un poste clé, à fort enjeu pour nous. » Le dirigeant, qui espère parvenir à intégrer quatre collaborateurs supplémentaires en 2020, tente de se démarquer en mettant en avant « sens » et « environnement de travail stimulant ». « Ces aspects sont devenus très importants, comme l’intérêt des projets ou le style de management, et ce, loin devant le salaire qui n’est plus aussi déterminant », observe Frédéric Musso, directeur général de m.target à Labège (marketing mobile). « En ce qui nous concerne, nous nous intéressons de plus en plus aux profils seniors en reconversion, avec de belles réussites. »

Une démarche à contre-courant de la tendance. Comme toujours, les recruteurs de la région souhaitent en effet privilégier les jeunes cadres cette année (moins de 5 ans d’expérience). Ils représentent 48% des projets exprimés, contre 40% pour ceux qui possèdent 6 à 15 ans de carrière. Le recrutement des 45 ans et plus reste ainsi problématique. « Pour des raisons de coût du travail et de l’impact éventuel sur les grilles de rémunération des autres collaborateurs en poste depuis plusieurs années, mais pas uniquement », explique Marie-Antoinette Ay, la DRH de l’ETI Satys (Blagnac), pointant également les difficultés d’appropriation des nouvelles organisations de travail ou des outils digitaux comme d’autres freins...
Ingrid Lemelle

Image Apec DR.

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Source : https://www.toulemploi.fr/L-emploi-cadre-au-plus-haut-en-Occitanie,28134