A l’Icam de Toulouse, la formation continue offre plus qu’un diplôme à ses stagiaires

La pédagogie ignacienne « Expérimenter, Lire et Discerner », chère à l’Icam, se décline depuis l’an dernier dans son cursus de formation continue. Une centaine d’heures de cours lui sont dédiées pour accompagner au mieux des étudiants pas comme les autres.

« Apprendre à gérer mes priorités était essentiel », rapporte Sylvain, 38 ans, en troisième année à l’Institut Catholique des Arts et Métiers de Toulouse (Icam). Ce père de famille jongle entre plusieurs vies, familiale, scolaire et professionnelle, tout comme les autres stagiaires de la formation continue. Les trois quarts sont salariés sur des postes de techniciens, en passe d’évoluer vers une fonction managériale. Cette année, ils ont de 27 à 53 ans et en plus de décrocher leur diplôme d’ingénieur, ils choisissent la grande école toulousaine pour les aider à adopter la bonne posture professionnelle.

La pédagogie « Expérimenter, Relire, Discerner » a l’ambition de « préparer les étudiants à piloter leur projet professionnel en prenant les meilleures décisions pour eux, pour les autres et pour le monde », explique Lisa Destrel, responsable pédagogique. « L’idée, c’est de leur donner une vision systémique de leur propre parcours et de l’impact qu’ils vont avoir ». Dispensée depuis toujours dans la formation initiale, c’est une nouveauté dans le cursus continu. Désormais, une centaine d’heures lui sont pleinement dédiées, qui s’ajoutent aux matières fondamentales, cours de langues et de management.

« Les stagiaires nous remontent une vraie prise de conscience dans leur rapport aux autres », explique la responsable. L’approche pédagogique s’attache aussi à développer leur aisance à l’oral « en mettant du sens et des convictions dans ce qu’ils disent ». Enfin, l’accompagnement se veut un appui organisationnel tout au long des trois ans de la formation.

Un accompagnement personnalisé

Dans la pratique, l’ERD prend la forme de groupes de réflexion, d’exercices spécifiques ou d’échanges individuels. « Après chaque expérience, on prend le temps d’observer et d’analyser son ressenti, de prendre du recul », précise Lisa Destrel. « Je me rappelle un stagiaire qui a expérimenté le bénévolat dans une association pour les besoins de l’ERD. Avec sa vie qu’il trouvait déjà trop remplie, il n’était pas très enthousiaste. Finalement il poursuit de lui-même son engagement associatif », raconte la responsable. Une belle réussite : « en se décentrant de lui-même, il a trouvé son équilibre ».

Pour Sylvain, l’approche nécessite toutefois d’être « dans un état d’esprit de réflexion et de développement personnel ». Amusé, il se souvient d’avoir passé trois jours de retraite spirituelle dans un couvent. « L’idée, c’était de faire une parenthèse, pour prendre du recul sur sa situation et avoir du temps pour soi », détaille-t-il. « J’ai joué le jeu sans téléphone portable. Comme les autres, j’appréhendais et je n’aurai jamais fait ça de moi-même et au final, on est tous repartis ravis. » Une expérience atypique pour le jeune papa, qui devrait décrocher son diplôme d’ingénieur en juin prochain.
Marie-Dominique Lacour

Photo : des stagiaires en formation continue à l’Icam. Crédit Sébastien Jarry

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Source : https://www.toulemploi.fr/L-ICAM-perfectionne-sa-formation-continue,37287