Commençons cet entretien avec un résumé de votre parcours professionnel…
C’est un parcours assez classique dans le service public de l’emploi. J’ai débuté à l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) en 1999, en agence dans l’Isère et le Rhône, puis je suis devenue responsable du RMI (Revenu minimum d’insertion) pour la ville de Paris. J’ai ensuite rejoint la direction générale de Pôle emploi, où j‘ai occupé les fonctions de responsable des services aux demandeurs d’emploi et de directrice du programme Nouveau parcours du demandeur d’emploi. Et enfin, en 2021, j’ai pris la direction de Pôle emploi Normandie jusqu’à ma nomination à celle de France Travail Occitanie. Une direction que je connaissais pour avoir travaillé avec certains de ses collaborateurs, et une région dans laquelle j’ai par ailleurs des attaches.
Votre arrivée coïncide avec la création de treize directions départementales, pourquoi cette nouvelle organisation ?
Notre ambition est d’apporter des solutions au plus près du terrain, c’est-à-dire adaptées aux besoins des entreprises comme des demandeurs d’emploi, besoins qui sont bien sûr très différents d’un territoire à l’autre. Or pour faire du sur-mesure, et le faire en volume, nous devons travailler localement et en étroite collaboration avec l’ensemble de nos partenaires. La création des comités territoriaux de l’emploi, ce « réseau » institué par la loi pour le plein emploi, vise à renforcer notre coopération, et les directeurs départementaux de France Travail Occitanie seront non seulement les interlocuteurs privilégiés des acteurs des territoires, mais siègeront aussi au sein de chaque comité départemental.
Où en est-on justement de leur mise en place ?
Tous sont opérationnels depuis la rentrée et leur rôle sera de prioriser nos actions. Avec l’État et la Région, nous avons par ailleurs lancé « Team RH » en septembre dernier. L’objectif de ce projet est de remettre à plat nos fichiers entreprises, d’adopter des outils de diagnostic communs et d’élaborer une stratégie d’accompagnement des besoins RH des entreprises plus efficiente, en particulier des TPE/PME. En se répartissant le travail, notamment de prospection, nous pourrons aider davantage d’employeurs à recruter plus vite et plus simplement, et donc de demandeurs d’emploi à retrouver du travail.
Quels sont les premiers objectifs que vous vous êtes fixés en arrivant à France Travail Occitanie ?
Notre action, je l’ai dit, doit se construire sur le terrain et de façon collégiale. Depuis mon arrivée, j’ai donc à cœur de me rendre dans les agences, de rencontrer nos différents partenaires et de participer à des évènements. Ce mouvement que je qualifie « d’aller vers » est vraiment très important. Pour moi, et plus largement tous les collaborateurs de France Travail. C’est ainsi que nous pouvons repérer certaines « pépites », à l’image de l’entreprise Kalhyge que j’ai rencontrée en Aveyron (elle participe à une expérimentation en faveur des bénéficiaires du RSA), ou que nous pouvons capter de nouveaux profils, comme lors de notre première participation au Rose Festival fin août.
Qu’en est-il du marché de l’offre et de la demande d’emploi ?
L’offre reste orientée à la hausse, avec toujours d’importantes tensions observées sur les secteurs de l’industrie, des services au soin, de la santé… Depuis le début de l’année, nous nous sommes organisés pour recevoir tous les demandeurs d’emploi inscrits dans les métiers concernés, faire un point sur leurs situations et leurs éventuels besoins de remise à niveau. Et les premiers retours sont positifs ! Quant à l’évolution de la demande d’emploi, elle diminue légèrement sur un an, le taux de chômage régional enregistrant cependant toujours d’importantes disparités selon les départements.
Avec la loi pour le plein emploi, tous les bénéficiaires du RSA vont être automatiquement inscrits à France Travail à compter de 2025, comment allez-vous faire face à cette augmentation ?
Ils seront orientés vers l’opérateur le plus pertinent pour les accompagner, à savoir France Travail, les Missions locales, Cap emploi ou encore un autre partenaire si la situation le justifie. Et cette orientation sera faite à partir d’un diagnostic global, réalisé suivant un référentiel partagé par tous les membres du réseau pour l’emploi qui est en train de se mettre en place.
Propos recueillis par Ingrid Lemelle
Photo Hélène Ressayres - ToulEmploi.