Recrutements en Occitanie : moins d’intentions et moins de tensions

Partager cet article

Selon l’enquête annuelle sur les Besoins en main-d’œuvre des entreprises (BMO), réalisée par France Travail Occitanie, le nombre de projets d’embauche baisse en 2025 et, avec lui, les difficultés de recrutement. L’agence pour l’emploi pointe en revanche toujours des métiers en tension et de fortes disparités régionales.

Le cru 2025 de l’enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) de France Travail confirme une tendance déjà amorcée l’an dernier : les entreprises occitanes ralentissent leurs recrutements. Et le phénomène s’accentue. Sur près de 45.000 répondants, seuls 23 % envisagent d’embaucher cette année, contre 28 % en 2024. L’agence recense ainsi 218.000 projets de recrutement, soit un fléchissement de 16,7 % (- 43.850 en un an).

A mettre en perspective. En effet, selon Karine Meininger, directrice régionale de France Travail, cette baisse « toute relative » ne traduirait finalement qu’un juste retour à la normale : « Après des années post-Covid exceptionnelles, on revient simplement au niveau de 2018 », constate-t-elle. La directrice préfère mettre en lumière des signaux encourageants, comme la hausse du nombre de contrats « durables » (CDI ou CDD de plus de six mois), en progression de 12 points après une chute à 51 % l’an dernier.

Disparités régionales

Sur le territoire régional, tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne. Dans le Tarn-et-Garonne, les intentions d’embauche ont reculé de 27 %, loin devant la Haute-Garonne, le Gard ou les Pyrénées-Orientales, où la baisse reste contenue à 13 %. Il pourrait notamment s’agir, selon France Travail, d’un effet à la fois sectoriel et conjoncturel : « Tout dépend de la typologie du bassin d’emploi. Par exemple, dans le secteur de la construction, on assiste à un recul de 33 %, et 22 % pour les services aux entreprises. C’est forcément très impactant à certains endroits », illustre Karine Meininger.

Autre spécificité régionale : 43 % des emplois y sont saisonniers, loin devant la moyenne nationale (31 %) et en hausse de 3,8 points. Les métiers agricoles (viticulteurs, arboriculteurs, maraîchers...) comme ceux du secteur touristique sont prédominants. Sur certains bassins, tels que Lourdes (Hautes-Pyrénées), Vauvert (Gard) ou encore Foix (Ariège), la saisonnalité concerne plus de 70 % des recrutements.

Mais la principale différence géographique est encore la différence de volume entre les métropoles et le reste de l’Occitanie : Toulouse et Montpellier rassemblent à elles seules plus de la moitié des intentions d’embauches (54 %).

Des métiers invariablement en tension

Recruter, c’est compliqué. Quel que soit le territoire et la branche d’activité, et même si les entreprises occitanes sont un peu moins nombreuses à s’en plaindre cette année, près d’un projet sur deux est encore jugé « difficile » à concrétiser. Quatre employeurs sur cinq déplorent toujours un « nombre insuffisant » de candidatures – la faute, selon eux, à une concurrence exacerbée – et des profils en inadéquation avec leurs attentes. La plupart des postulants pècheraient « par manque d’expérience ou de motivation ».

Sans surprise, les métiers des services à la personne – aide à domicile, auxiliaire de vie, personnel de ménage – et ceux de l’animation socio-culturelle figurent toujours parmi les plus recherchés. Ils apparaissent aussi dans le top 10 des profils les plus difficiles à recruter, aux côtés des mécaniciens, cuisiniers, assistants maternels et, nouveauté 2025, des coiffeurs et esthéticiens.
Chez Engie, qui accueillait cette année la présentation des résultats de l’enquête, les tensions se concentrent sur les techniciens de maintenance, devant les ingénieurs commerciaux, managers d’équipe et responsables de centre de profit. Le groupe, leader du secteur de l’énergie, prévoit, tous métiers confondus, « entre 100 et 150 recrutements » cette année en Occitanie.
Marie-Dominique Lacour

Sur la photo : Annick Sénat, directrice Haute-Garonne de France Travail, Karine Meininger, directrice régionale Occitanie et Sonia Desvignes, RRH Engie, lors de la présentation des résultats de l’enquête BMO, le 14 avril 2025. Crédits M-D.L. - ToulEmploi.

A lire également : En Occitanie, la dynamique de l’emploi cadre subit un coup d’arrêt !

Réagir à cet article

Source : https://www.toulemploi.fr/Recrutements-en-Occitanie-moins-d-intentions-moins-de-tensions,46301