Vous êtes à la tête d’une société dédiée à la formation continue sur différents métiers de l’industrie aéronautique. Quelles initiatives avez-vous prises en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ?
Nous faisons partie du Club Dirigeants Durables depuis 2011, mais nous faisions de la RSE depuis le début de la société. Sur le volet social, notre valeur réside dans la compétence de nos formateurs, qu’il nous faut conserver. Nous avons donc mis en place des conditions de travail très agréables. Les locaux sont aménagés avec des matériaux nobles caractéristiques de l’aéronautique. Nous allons également dans les collèges et les lycées pour présenter le métier de mécanicien avion, afin de montrer les valeurs morales de l’aéronautique. Autre action qui rencontre un succès énorme : depuis quatre ans, nous avons développé des formations en e-learning. Aujourd’hui, sur les 6000 stagiaires que l’on forme par an, 1700 le sont par ce biais.
Avez-vous entrepris d’autres démarches responsables en matière d’environnement ?
Tout à fait, nous avons supprimé le papier à nos stagiaires. S’ils ont plus de quatre jours de formation, ils reçoivent une tablette numérique. Nous impliquons également les achats et les fournisseurs : notre papier, par exemple, provient uniquement de forêts responsables.
Qu’apporte ce capital immatériel à votre entreprise ?
C’est très bénéfique pour notre image de marque. Nous offrons, avec la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la jeunesse, une formation mécanicien à distance à six jeunes provenant des pays de la ligne Aéropostale. Les retombées de cette action en terme de notoriété sont vastes. On parle d’Air Formation au Chili, au Maroc, au Brésil… La RSE nous permet également de nous démarquer par rapport à nos concurrents, dans le cas d’appels d’offres. Et notre chiffre d’affaires a augmenté de 22% l’an dernier, car tous nos clients nous restent fidèles.
Pourquoi la RSE est-elle peu développée au sein des entreprises aéronautiques ?
Je crois que beaucoup d’entreprises font de la RSE sans forcément le savoir, car c’est du bon sens. Il faut en tout cas que le dirigeant soit impliqué, car c’est une affaire de gouvernance. Après, dans l’aérien, il y a l’entreprise qui est là pour faire du profit et celui qui voit davantage sur le long terme.
Ce qui peut constituer un frein à la RSE ?
Les entreprises sont déjà tellement réglementées qu’elles peuvent craindre d’être étouffées par un poids supplémentaire. On peut établir un parallèle avec la qualité qui, il y a vingt ans, était considérée comme une source de coût… alors que c’est une source de profits.
Propos recueillis par Agnès Baritou
