« Quand trois candidats ont le même potentiel pour un poste, c’est le look qui fait la différence. On ne le dit pas assez », assure Virginie Gautier, coach en image de soi depuis vingt ans, responsable de l’agence relookemoi.com. Et « dans les vingt premières secondes, un employeur a déjà une impression sur un candidat », complète Laurence Gulzinski, conseillère à Pôle emploi, animatrice d’ateliers de valorisation de l’image. D’où l’intérêt de travailler sa « tête de l’emploi ». Comment ? « En essayant de correspondre aux attentes de l’entreprise, de coller à ses valeurs en termes d’image », selon Virginie Gautier qui conseille ainsi de visiter le site internet de l’entreprise, d’assister à une sortie de bureau pour sentir l’ambiance, de rencontrer des employés. Une fois ce travail de compréhension effectué, s’adapter aux codes d’une entreprise passe par le vêtement, son style, les couleurs utilisées, le maquillage, la coiffure mais aussi la gestuelle.
Attention à la communication non verbale
« Il faut connaître les règles du jeu du recrutement, des techniques qui existent au-delà de la conversation. Savoir entrer dans une pièce, bien se positionner sur une chaise, ni trop adossé, ni trop en avant, ne pas croiser les jambes ou les bras, ne pas porter de signe ostentatoire d’appartenance à un certain statut social... », détaille Laurence Gulzinski. Faut-il alors sous prétexte d’avoir la tête de l’emploi, renoncer à ce que l’on est ? « Non, nous travaillons pour mettre en cohérence ce que l’on est et ce que l’on montre », défend Virginie Gautier. Isabelle, 41 ans, enseignant chercheur dans une école d’ingénieur, a suivi un coaching en image : "Grâce à ce stage, il y a une cohérence entre la personne que je suis, le message que je transmets et l’image que je donne. J’utilise maintenant tous mes atouts, dont ma féminité mais sans provocation, pour m’affirmer. Je ne suis plus transparente. Et mes collègues, masculins pour la plupart, m’écoutent enfin. Mes élèves me prennent au sérieux."
Car au-delà de l’apparence se joue une reprise de confiance en soi. "Le regard extérieur bienveillant de mon coach m’a permis de gagner en assurance dans mon milieu professionnel. J’ai appris à m’habiller, à être jolie, à être en harmonie avec moi-même", rapporte Anne, 50 ans, en recherche d’emploi pendant six mois avant de rebondir dans l’économie sociale et solidaire. Rosalie, cadre dans l’administration, n’hésite pas à parler de révélation : « Le changement est autant intérieur qu’extérieur. Je ne suis pas déguisée, je suis moi. Et grâce à cette confiance, j’ai candidaté au poste de mon chef de service que j’ai obtenu. J’ai aujourd’hui 20 personnes sous ma responsabilité. » Rien de futile dans ce travail sur son image, plutôt une affirmation de soi pour passer le cap de l’entretien avec succès. "Après plusieurs refus à des postes qui correspondent à son profil, il faut toujours se poser la question de son image", conclut Virginie Gautier.
Isabelle Meijers
Plus de conseils à lire dans « Qui recrute en Midi-Pyrénées ? », en kiosque depuis le 25 avril 2014.
Le savez-vous ?
La prestation de coaching en image peut être prise en charge par le DIF. Pôle emploi propose aussi des ateliers de valorisation de son image.
Illustration JCWG