Fin septembre 2025, la photographie réalisée par France Travail Occitanie confirme un marché du travail plus complexe qu’il ne l’était un an plus tôt. La région compte désormais 588.717 demandeurs d’emploi en catégories A, B et C, soit un volume en hausse de 5,2 % sur douze mois (progression identique à celle observée au niveau national). Cette augmentation intervient alors même que les offres d’emploi collectées reculent nettement (de 11,3 % en région) dans un contexte économique qui pèse sur les recrutements.
L’évolution n’est toutefois pas uniforme. La Haute-Garonne, le Tarn et l’Aude enregistrent les progressions les plus fortes, respectivement de 7,9 %, 6,1 % et 5,6 %. À l’inverse, l’Ariège est le seul département à voir son nombre d’inscrits diminuer légèrement, tandis que l’Aveyron et le Lot, eux, ne connaissent qu’une hausse modérée. Des contrastes géographiques qui témoignent d’une réalité plus nuancée que les chiffres régionaux ne le laissent croire.
Des demandeurs plus nombreux face à des opportunités plus rares
Les profils les plus touchés par cette contraction du marché sont les jeunes de moins de 25 ans, dont les effectifs bondissent de 17,6 %, et les demandeurs d’emploi de longue durée, qui représentent désormais 45 % des inscrits. Les seniors progressent plus légèrement, mais constituent tout de même plus d’un quart des demandeurs.
Le niveau de qualification apparaît également toujours déterminant : quatre personnes sur dix disposent d’un diplôme de niveau CAP-BEP ou inférieur, et une majorité relève de métiers d’employés qualifiés. Les demandeurs se concentrent ainsi fortement sur les secteurs du commerce, des services à la personne ou encore des métiers administratifs, autant de domaines où les tensions restent importantes et les opportunités incertaines.
Dans le même temps, les entreprises déposent moins d’offres, et surtout moins d’offres durables. Sur douze mois, la part des CDI et des CDD de plus de six mois se contracte davantage que celle des contrats courts, signe que les recrutements stables deviennent plus difficiles à enclencher. La Lozère, le Gard et la Haute-Garonne figurent parmi les départements les plus fortement touchés par ce recul, tandis que le Tarn, le Gers et l’Aveyron résistent davantage. Malgré cette baisse d’ensemble, certains métiers demeurent fortement recherchés, notamment dans les services à la personne, l’hôtellerie restauration ou la logistique, où les besoins restent structurants pour l’économie régionale.
Ingrid Lemelle
Crédit photo CME.