« Le Contrat de génération a été voulu par les partenaires sociaux, rappelle Catherine d’Hervé, la directrice régionale de la Direccte. Il a pour objet de permettre à un jeune d’entrer dans l’entreprise tout en maintenant dans l’effectif un senior. Il s’agit d’une mesure de solidarité intergénérationnelle, qui vise à organiser le transfert de compétences et cible deux publics particulièrement touchés par le chômage. » Ainsi, dans la région, les moins de 26 ans comptent pour 20% de l’effectif des demandeurs d’emploi, et leur nombre est en croissance de 10 points sur un an. « Il s’agit de la deuxième catégorie la plus touchée par le chômage après les seniors. Il faut également noter, que les jeunes sont ceux qui restent le plus longtemps sur le marché de l’emploi. » Au 1er janvier 2013, on comptait 36.000 demandeurs d’emploi de moins de 26 ans en Midi-Pyrénées.
Une aide de 4.000 euros par binôme
Concrètement, grâce au contrat de génération, les entreprises de moins de 300 salariés peuvent percevoir une aide financière annuelle de 4.000 euros pendant trois ans pour le recrutement d’une jeune et le maintien d’un senior de plus de 57 ans dans l’emploi. « Les entreprises de 1 à 49 salariés sont directement éligibles à l’aide, et n’ont aucune obligation, sinon celle de la déclaration. Celles de 50 à 299 personnes sont également concernées sous réserve de la mise en place d’un accord intergénérationnel d’entreprise ou de branche, ou de la mise en place d’un plan d’action », précise Catherine d’Hervé. Le texte est en revanche plus exigeant pour les grandes entreprises, qui auront l’obligation d’engager des négociations avec les partenaires sociaux afin de définir leurs engagements sur leur politique générationnelle.
Pour pouvoir bénéficier de l’aide, le jeune doit être recruté en CDI. « Il peut également être embauché en contrat de professionnalisation. Il s’agit dans tous les cas d’un contrat de travail normal qui implique la rémunération fixée par la convention collective. Si l’entreprise ne compte pas de salariés seniors, elle peut tout de même bénéficier du dispositif en embauchant des personnes de 55 ans et plus. »
En Midi-Pyrénées, 73.000 entreprises de moins de 10 salariés sont directement éligibles à l’aide, et 2.000 concernées par la mise en place d’un plan d’action. « Nous pouvons donc potentiellement miser sur la création de 75.000 emplois. Cette mesure est en plus une garante de la continuité des compétences afin d’éviter leur évaporation et devrait en ce sens favoriser la compétitivité des entreprises. »
Agnès Frémiot
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