« Via le projet Nexus, tous les étudiants, de toutes les filières, suivront à partir de la Licence des modules de formation aux humanités numériques », lance Patrick Gilli, président de l’Université Paul Valéry (21.000 étudiants). « Il faut répondre à la digitalisation des métiers et anticiper l’émergence des nouveaux métiers. C’est une expérience inédite en France, d’acclimater l’informatique à nos disciplines des arts, lettres, langues et sciences humaines et sociales. » Et pourtant, pas de jeu vidéo sans arts plastiques, de GPS sans géographe, d’assistant vocal sans linguiste, de traduction automatique sans langues étrangères...
Pour les étudiants et en « open access »
Chargés de créer les contenus des formations, les enseignants-chercheurs de « Paul Va » ont engagé les réunions sur le module « zéro », qui doit porter à la rentrée 2020 sur l’explication des humanités numériques et la pédagogie à distance. Les autres suivront progressivement. « Une dizaine de briques au total porteront sur les arts numériques, les espaces digitaux, ou encore l’initiation au codage », illustre François Pérea, vice-président de l’université, délégué au numérique. Certaines briques seront communes et obligatoires, d’autres en option. Toutes seront enseignées à distance. En outre, ces formations aux humanités numériques seront partiellement ouvertes à tous, « hors université, en open access », assure François Pérea.
Pour mener à bien ce projet Nexus, labellisé « Nouveaux cursus à l’université » à l’été 2018 par le Programme des investissements d’avenir, l’université recevra une dotation de 7 millions d’euros sur 10 ans. Elle va aussi faire construire un bâtiment de 1200 m2, « La Fabrique », financé pour 4,8 millions d’euros par la Région Occitanie. Ce tiers-lieu de l’innovation numérique, qui devrait ouvrir fin 2022-2023, intégrera un fablab de 300 m2 destiné à la formation des étudiants, aux travaux de chercheurs et au développement de produits industriels ; un lieu d’expérimentation des productions numériques et un espace de rencontres entre l’université, les associations, les industriels et les institutions.
Sylvie Brouillet
Crédit photo : Université Paul Valéry.