Le campus toulousain du groupe Eductive comptera bientôt une huitième école, l’ISA, avec son BTS Métiers de l’audiovisuel. Quatre cursus en un : les étudiants doivent choisir une spécialité, et une seule, parmi image, son, montage ou production. « Il faut être clair, un élève qui prend l’option montage ne fera que du montage pendant deux ans », insiste Julien Duguet, directeur du campus et référent pédagogique de l’ISA. En cours, en tout cas. Car en dehors, tout est réalisable : « En entreprise, certains seront amenés à toucher à tout, et nous allons aussi mettre en place du tutorat entre étudiants sur leur temps libre. Ainsi ils pourront étendre leurs connaissances du métier sans se détourner de leur spécialisation », explique-t-il.
Les cours se répartissent entre enseignements techniques (outils, méthodes et logiciels), culture artistique et audiovisuelle et une troisième partie réservée aux matières générales, telles que l’anglais, l’économie ou les sciences physiques. Pour ce BTS proposé uniquement en alternance, au rythme d’une semaine sur deux, l’école ouvrira dès la rentrée de septembre une à trois classes de 25 élèves maximum. Le directeur peut compter sur ParcourSup pour les remplir : une centaine d’étudiants se sont déjà préinscrits via la plateforme « et d’autres arriveront encore en juillet et en septembre », détaille-t-il.
Des métiers en tension
Le directeur se montre peu surpris par cet engouement. « La vidéo est dans l’air du temps, YouTube est un gros prescripteur », constate-t-il simplement. Néanmoins, seuls ceux qui auront trouvé un contrat d’apprentissage pourront rejoindre les bancs de l’ISA. « On essuie de beaucoup de déceptions. Souvent, les jeunes pensent que leur motivation suffira à convaincre et ils ne préparent pas assez leurs entretiens. L’audiovisuel est en tension, il y a peu d’offres, le marché est caché », avertit Julien Duguet, qui conseille de multiplier les candidatures spontanées sans oublier de « cibler le secteur public », gros pourvoyeur d’emplois dans ce secteur. « Les structures publiques, parapubliques et associatives sont complètement occultées par les étudiants », déplore-t-il.
A l’ISA, les candidats « ne viennent jamais par hasard ». Une majorité d’étudiants s’arrêtera après le BTS pour travailler. D’autres, plus rares, rejoindront une école de journalisme ou de cinéma. « Je n’ai que des passionnés et heureusement », affirme le directeur. « Ce sont des métiers extrêmement gratifiants mais l’environnement est très concurrentiel. Aujourd’hui, avec l’IA et les smartphones, l’audiovisuel est accessible à n’importe qui, il faut être créatif pour apporter de la valeur ajoutée. En revanche, ils ne doivent pas se décourager ! L’humain aura toujours une place », souligne-t-il avec ferveur.
Ouvert en septembre 2021, le campus Eductive de Toulouse rassemble à ce jour sept écoles : l’ESGI (informatique), l’EDBS (marketing digital et événementiel), l’EFAB (immobilier), l’EFET Studio Créa, Maestris (BTS multi-filières), PPA Business School et PPA Sport. Avec l’arrivée de l’ISA en septembre, le site accueillera plus de 350 étudiants.
Marie-Dominique Lacour
Photo : des étudiants de l’ISA, crédits Eductive