Vous avez obtenu en 1993 un Mastère en Mécanique et propulsion aéronautique à l’Isae-Supaéro que vous dirigez aujourd’hui. Qu’est-ce qui a changé en trente ans ?
L’école a bénéficié d’une énorme modernisation des enseignements, grâce à l’effort mis sur l’innovation. L’école est à la pointe de la recherche mondiale, et cela profite maintenant aux étudiants. L’InnovSpace, qui comprend un incubateur de start-up et un fablab, avec ateliers et imprimantes 3D, leur offre la possibilité de tester et de concrétiser leurs idées. Et, bien sûr, le campus a énormément changé.
Allez-vous marquer une rupture après votre prédécesseur, resté dix ans à la tête de l’école ?
Je vais poursuivre un certain nombre d’actions en matière de partenariats, de développement durable... Mais je veux aussi donner des impulsions pour faire face aux récents changements, comme la crise en Ukraine. Je réfléchis également à redynamiser la voie du recrutement par l’université car je suis très attachée à la féminisation et à l’ouverture sociale.
Entre 2019 et 2021, lorsque vous étiez directrice adjointe, l’école a commencé à déployer sa stratégie « Horizons ». Où en êtes-vous ?
Cette feuille de route vit encore pour rendre durables les enseignements, la recherche et le campus. Les programmes ont beaucoup évolué, tous les étudiants étant désormais formés aux phénomènes climatiques. En 2026, s’ouvrira également un Mastère spécialisé en Aviation durable. Et sur le volet recherche, le développement durable est systématiquement mesuré et questionné, un tiers des projets lui étant directement lié. Enfin, nous avons rénové tous les bâtiments qui dataient des années 1970 - l’école est raccordée au chauffage biomasse de Toulouse Métropole et sera prochainement équipée de panneaux solaires - et nous encourageons les mobilités douces.
Vous étiez en poste à Paris auparavant... Entre Paris et Toulouse, votre cœur balance ?
J’aime Paris… mais je suis toulousaine, de naissance et de cœur ! J’ai grandi à Fonsorbes, et durant toute ma carrière, j’ai fait des allers-retours entre ces deux villes qui me sont complémentaires. Beaucoup de postes très stratégiques ne se trouvent qu’à Paris. Ils m’ont permis d’acquérir une hauteur de vue que j’espère apporter à Toulouse.
Marie-Dominique Lacour
Sur la photo : Marie-Hélène Baroux, première femme directrice de l’Isae-Supaéro. Crédit photo ISAE-Supaéro.