Quelles sont les bonnes questions à se poser avant d’engager toute démarche d’études ou de séjour à l’étranger ?
La première porte sur la durée : « Combien de temps est-ce que je souhaite partir ? » et « A quel moment ? ». Ensuite, « Où est-ce que je veux aller ? », et surtout, « Dans quel but ? ». Les motivations peuvent être très multiples : pour progresser dans une langue, pour gagner en maturité et en assurance avant d’intégrer par exemple, une grande école, pour prendre du recul avant de s’orienter dans des études supérieures, ou encore, pour obtenir un diplôme. La question de la finalité est essentielle, car c’est elle qui doit guider vos démarches et vos choix.
Quels sont les principaux pièges à éviter ?
Je ne parlerais pas de « pièges », mais conseillerais plutôt de faire preuve de vigilance. Prendre des cours à l’étranger représente un investissement, en temps et en argent, sur lequel on espère logiquement un retour. Il est donc important de veiller à ce que l’organisme de formation possède des accréditations internationales, que la méthode d’apprentissage soit sérieuse (on voit notamment se développer une mode pour l’hypnose qui me laisse perplexe...). L’encadrement local, et le choix de l’hébergement sont également à prendre en considération. Avoir le mal du pays est en effet courant, et fait d’ailleurs partie du processus, et c’est bien de pouvoir compter sur une structure fiable dans ces moments-là.
Pour ceux qui s’inscrivent dans un projet académique, l’anticipation et la préparation sont déterminantes. Nous conseillons, pour notre part, de faire quelques mois de prépa, histoire de se mettre à niveau sur le plan linguistique, mais aussi sur celui des modalités d’apprentissage, souvent très différentes des méthodes auxquelles les français sont habitués. C’est certes un investissement, mais c’est vraiment la clé pour réussir, car si les universités internationales rivalisent pour attirer des étudiants étrangers, elles n’intègrent (sur concours) que ceux qui sont bilingues, et aptes à suivre leurs cursus. Cela nécessite souvent une période d’adaptation, mais c’est un passage nécessaire pour performer ensuite.
Existe-t-il des pays plus indiqués que d’autres, en fonction des personnalités et des projets ?
L’âge et la maturité du jeune peuvent évidemment influer sur la destination. Si c’est la première fois que vous partez, l’Europe sera notamment plus rassurante, surtout en cas de coup de blues. L’appétence pour certains loisirs, sports... peut également être un facteur de choix. Et dans le cas d’un projet d’études, il y a bien sûr des pays et des villes plus adaptés que d’autres, en fonction de la filière choisie. Boston sera par exemple tout indiquée si vous souhaitez vous spécialiser dans les nanotechnologies, Los Angeles, dans le milieu artistique, New York ou Londres, dans la finance... Il faut être malin !
Mais en dehors de cela, vous savez, le plus important reste de tenter l’aventure ! Les meilleures expériences étant les plus variées, les plus cosmopolites.
Une aventure qui a un coût...
C’est vrai, partir coûte cher, mais étudier en France coûte aussi de plus en plus cher ! Or investir un peu plus à l’étranger se révèle pertinent, car beaucoup plus « payant ». S’internationaliser est devenu primordial, et les chances de trouver ensuite un travail et d’évoluer, bien plus importantes. D’ailleurs les banques, qui en sont conscientes, proposent des opportunités de financement. Partir, c’est revenir plus fort ! Sur le plan professionnel, mais aussi personnel.
Propos recueillis par Ingrid Lemelle
Sur la photo : Nenad Djokic, directeur France d’EF. DR.
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