La communauté urbaine de Toulouse a décidé, fin 2011, de constituer Toulouse Métropole Emploi (TME), une structure dédiée à l’emploi. Pourquoi la création d’une telle structure ?
Thierry Cotelle : Le lancement de Toulouse Métropole Emploi est le signe d’une volonté politique affirmée d’agir en faveur de l’emploi sur notre territoire. Même si la question de l’emploi dépasse celle d’un territoire, celui-ci dispose d’une marge d’actions légitime et attendue. Il existe aujourd’hui des réalités territoriales qui justifient pleinement ce type d’initiatives. On aurait pu nous reprocher de ne pas conduire d’actions dans ce domaine.
Ana Feldman : Toulouse Métropole Emploi est issue de la Maison de l’Emploi, qui existait déjà sur Toulouse. Le changement de périmètre, de Toulouse vers le territoire métropolitain, a impliqué des changements d’actions. TME est un outil qui permet de prendre en compte les diverses réalités du territoire.
Qui sont les parties prenantes de Toulouse Métropole Emploi ?
Thierry Cotelle : TME est une structure associative, dont la Communauté urbaine, l’Etat et Pôle emploi sont les acteurs constitutifs. Des représentants du Conseil Général, du Conseil Régional, de BGE (anciennement Créer boutiques de gestion), ainsi que de la Mission locale nous y ont rejoints. D’autres membres pourront s’y associer.
Quel est le rôle spécifique de TME dans ce paysage ?
Thierry Cotelle : TME est une plateforme technique, d’ingénierie et de ressources. Son rôle est de savoir à tout moment ce qui se passe sur le territoire et de partager ces informations avec l’ensemble des acteurs. TME mène une action de rassemblement et de partage, à la fois des informations et des actions.
Ana Feldman : Nous nous définissons comme un « ensemblier » technique. TME est un outil opérationnel, avec un travail structuré autour de quatre grands axes : l’élaboration de diagnostics territoriaux, l’accompagnement aux mutations économiques du territoire, le développement de l’emploi local, le retour à l’emploi des personnes qui en sont éloignées. Sur chaque thème, des actions très concrètes sont conduites.
Quelles actions avez-vous déjà entreprises ?
Ana Feldman : Je citerai en premier lieu le travail de diagnostic que nous avons mené. Il ne s’agit pas de mettre en place un observatoire, mais de proposer une démarche commune pour établir un diagnostic partagé, qui décrive avec précision la dynamique territoriale, son tissu économique, le marché du travail et les besoins en emploi. C’est à partir de ce diagnostic que nous pouvons décliner, avec l’ensemble des acteurs, un plan d’actions commun et pertinent.
Thierry Cotelle : TME a été créé pour agir, en lien avec les acteurs de l’emploi. Elle vise à fédérer les initiatives, les moyens, les compétences, pour mener des actions en faveur de l’emploi sur le territoire. Nous fonctionnons comme un Groupement d’intérêt économique, où chacun apporte ses compétences.
Le regroupement dans le bâtiment de différents acteurs est-il emblématique de l’action de TME ?
Thierry Cotelle : Ce rapprochement a été proposé par la Communauté urbaine. Au sein du bâtiment sont aujourd’hui regroupées les équipes de la Mission locale, du Plan local pour l’insertion et l’emploi ou encore de Midi Pyrénées Active et de l’association d’entreprises FACE (Fondation Agir contre l’exclusion). Le lieu est ouvert à l’accueil d’autres acteurs, la seule réserve, c’est la disponibilité des m2 !
Ana Feldman : Ce partage de locaux a créé les conditions pour se parler. Notre défi, désormais, c’est d’agir ensemble !
Thierry Cotelle : Echangeons, travaillons ensemble sur les questions d’emploi. Il y a des pistes de solutions pour aider les entreprises à recruter, aider les gens à trouver un emploi qui leur correspond, des situations que je perçois tous les jours, en tant qu’élu, en tant que chef d’entreprise. La question est complexe, mais elle est vitale : l’emploi est au centre de nos vies.
Propos recueillis par Valérie Ravinet
