Troisième région la plus créatrice d’emplois, l’Occitanie figure également parmi les trois territoires qui enregistrent les plus forts taux de chômage. Un « casse tête » pour les services publics et les collectivités, qui tentent par tous les moyens de rapprocher les demandeurs d’emploi du marché du travail. Et ce, alors même que les employeurs témoignent de difficultés croissantes de recrutement. « Pour que le chômage baisse de façon significative en Occitanie, nous devrions créer 15.000 emplois supplémentaires, soit plus de 36.000 par an. Or nous n’y parviendrons qu’en apportant des réponses multiples, les freins étant très différents selon les secteurs d’activités, les métiers, les territoires ou les demandeurs d’emploi », rappelait récemment Pascal Mailhos, préfet de la région, lors du lancement de Oc Jobs.
Organisée pour la 2ème année consécutive, par Pôle emploi Occitanie, cette manifestation proposera tout au long du mois d’octobre plus de 700 jobs dating, ateliers, rencontres... dans les 77 agences de la région. « Des actions thématiques ou multi-sectorielles, élaborées par les conseilleurs en fonction des besoins spécifiques de chaque territoire et en concertation avec les entreprises », précise son directeur. Serge Lemaître ajoute qu’environ 70% d’entre elles seront accessibles sur invitation, par des personnes préalablement informées et préparées. Les autres seront ouvertes à tous les candidats, les évènements étant relayés sur le site de l’opérateur. Une mobilisation deux fois plus importante qu’en 2017, Oc Jobs ayant alors été programmée sur deux semaines. Une mobilisation qui se prolongera également bien au-delà... jusqu’à la fin de l’année.
#VersUnMétier... en tension
Comme sur l’ensemble du territoire, Pôle emploi Occitanie décline certes aussi l’opération #VersUnMétier. Elle tend également à répondre aux difficultés de recrutement des entreprises, mais plus particulièrement sur les métiers et secteurs en tension. "15.000 recrutements ont été abandonnés l’année dernière dans la région faute de candidats, un phénomène qui s’accentue", regrette Serge Lemaître. Environ 700 actions supplémentaires seront donc proposées dans ce cadre, par les agences d’ici décembre. Elles aussi là encore ciblées en fonction du contexte local, mais deux sur trois seront cependant concentrées sur les dix secteurs d’activité traditionnellement considérés en tension en Occitanie : l’industrie, la construction, l’hôtellerie restauration, les services à la personne, le numérique…
Favoriser la rencontre et l’échange, informer des opportunités, lutter contre les idées reçues... sont donc les ambitions de cette importante vague d’évènements à venir. Elle s’inscrit par ailleurs dans le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) lancé par le gouvernement, qui prévoit de consacrer 15 milliards d’euros à la formation d’ici à 2022. "En 2018, cela s’est traduit par 13.000 entrées en formation supplémentaires en Occitanie, et pour les quatre ans à venir, un pacte régional sera prochainement conclu avec la Région afin d’investir 568 millions d’euros dans la formation des demandeurs d’emploi peu qualifiés, ou dont les compétences sont aujourd’hui menacées d’obsolescence », a affirmé le préfet de la région.
Ingrid Lemelle
Sur la photo : La restauration demeure le secteur le plus concerné par les tensions en matière de recrutement en Occitanie. DR.