Comment mettre tous les jeunes diplômés sur la même ligne de départ dans leur recherche d’emploi, quelle que soit leur origine sociale ou ethnique ? « Nos quartiers ont des Talents » propose, en réponse, un principe efficace : celui du parrainage de jeunes issus des quartiers populaires par un cadre dirigeant d’entreprise. L’association vient d’ouvrir son troisième bureau à Toulouse, après leur agence historique de Seine-Saint-Denis, et celle de Rhône-Alpes. Le déploiement national se poursuivra par l’Aquitaine, PACA et les Pays de Loire. L’objectif de « Nos quartiers ont des Talents » reste le même partout depuis le lancement de l’opération en 2005 : donner leurs chances aux jeunes haut diplômés des quartiers populaires.
Décoder le monde de l’entreprise
« Le parrain accompagne le jeune diplômé bénévolement, lui ouvre son carnet d’adresses, l’aide à travailler son CV et sa lettre de motivation, réalise des simulations d’entretiens. Bref, il lui donne accès à son réseau et aux codes de l’entreprise », explique Romain Schad, responsable du développement de l’association à Toulouse. Un coup de pouce qui se solde « à 75% par un emploi en CDI sous six mois correspondant à leurs compétences », alors que, selon une source Pôle emploi, un diplômé Bac +4 met aujourd’hui en moyenne douze mois pour trouver un travail. Et pour une personne issue de quartiers sensibles ou de la diversité, « les chances de trouver un emploi sont cinq fois moins élevées, à compétence égale. La discrimination existe toujours par rapport à son adresse ou son nom de famille », ajoute Romain Schad.
350 jeunes de Midi-Pyrénées d’ici fin 2011
Pour être éligible, le candidat doit remplir trois critères obligatoires : détenir un diplôme Bac +4 minimum, quel que soit le domaine, avoir moins de trente ans et être issu des quartiers populaires. Décliné à Toulouse, cela donne, de manière non exhaustive, le Mirail, Bagatelle, Bellefontaine ou La Faourette. « Notre objectif est d’accueillir 350 jeunes de Midi-Pyrénées dans le dispositif d’ici la fin de l’année. Nous bénéficions du soutien de 90 parrains en région travaillant dans de grandes entreprises tels Airbus, Veolia, Spie, BNP-Paribas ou Société Générale. Le succès chez Airbus a d’ailleurs dépassé nos attentes puisque 26 parrains se sont portés volontaires. Mais nous appelons d’autres parrains/marraines à se proposer pour atteindre le chiffre de 150 fin 2011 », invite Romain Schad.
A l’origine de l’initiative en 2005, le Medef de Seine-Saint-Denis et quelques grands patrons en lutte contre les discriminations, dont Yazid Chir, président-fondateur de l’association et président de Neocles, filiale d’Orange. Depuis, ce sont près de 8.700 jeunes qui sont entrés dans le dispositif, portés par un réseau de 2.350 parrains sur l’ensemble du territoire. Le plan ambitions 2015 de l’association affiche désormais un objectif d’intégration de 20.000 jeunes diplômés par an en France.
Isabelle Meijers
[(En pratique
S’inscrire en ligne sur www.nosquartiers-talents.com, rubrique « jeunes diplômés »
Réponse dans les 15 jours avec affectation d’un parrain/marraine, cadre de haut niveau dans un secteur d’activité correspondant au projet professionnel du jeune
Rencontre avec le parrain une fois par mois sur son lieu de travail en entreprise
Un profil consultable sur le site par les recruteurs des 500 entreprises partenaires)]
