
Les employés heureux sont-ils réellement plus productifs ?
Oui, on savait déjà qu’il existait un lien entre bien-être et performance au travail, mais ce qu’ont révélé les dernières études, c’est l’impact direct de l’environnement sur le travail (celle de Harvard Business estime que les employés heureux sont 30% plus productifs, leurs ventes sont supérieures de 37% et leur créativité est multipliée par trois, ndlr). Lorsque celui-ci est défavorable, il est possible de compenser jusqu’à un certain point, mais les salariés sont d’autant mieux dans leur poste et donc d’autant plus performants qu’ils se sentent bien dans leur environnement de travail. on s’inscrit alors dans un cercle vertueux.
Cette dimension vous semble-t-elle être réellement prise en compte par l’entreprise ?
Les choses ont beaucoup changé ces deux dernières années. Les entreprises sont vraiment sorties du déni du stress. D’ailleurs, les catégories qui étaient les plus menacées par le stress le sont un peu moins aujourd’hui. Il y a eu une vraie prise de conscience.
Reste que la notion de bien-être au travail est difficile à appréhender car elle comporte deux dimensions : hédonique, c’est-à-dire liée au plaisir, et eudémonique, le bien-être étant alors conceptualisé. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que deux tiers des français aient une perception positive du travail en général et que dans le même temps, deux tiers des français perçoivent leur travail comme une source d’insatisfaction. Cela démontre bien qu’il est nécessaire d’agir sur les deux dimensions.
Vous accompagnez des grands groupes et des PME dans le management de leur performance sociale, quels sont justement les leviers du bien-être au travail ?
Le premier facteur de stress c’est le manque de reconnaissance ! Il faut donc agir dans ce sens, sensibiliser les dirigeants à l’environnement de travail, mais aussi les salariés. Certains doivent faire un travail sur eux-même. L’entreprise ne peut être certes tenue seule responsable d’un mal-êtr, qui est parfois tout simplement lié à un problème de projet professionnel. Entreprises et salariés doivent de toute façon s’ajuster mutuellement et ne surtout pas s’opposer dans cette quête de performance sociale.
Ensuite, dans le cas des missions que nous mène m@rs-lab, nous intervenons à trois niveaux : le premier consiste à identifier les facteurs de risques, mais également de protection de la performance sociale ; le second à sensibiliser les managers et les salariés à ce diagnostique ; et enfin le troisième, à mener des actions individuelles.
Investir dans le bien-être de ses salariés est-il coûteux ?
Non, ce n’est forcément une question d’argent, mais ce qui est certain en revanche c’est que tout le monde à y gagner : l’entreprise, le salarié et la société en général, à commencer par la Sécurité sociale !
Le simple fait de se conformer à la législation peut d’ailleurs permettre de faire évoluer favorablement les choses. De toute façon, aujourd’hui, l’entreprise n’a plus d’autre choix que d’adapter le travail à l’homme. C’est inéluctable, mais c’est également une vraie révolution !
Propos recueillis par Ingrid Lemelle
Conférences, retours d’expériences, tables rondes et ateliers, les participants à la journée Bien-être au Travail trouveront une mise en perspective du concept du bien-être mais également des solutions pratiques à mettre en oeuvre dans leurs organisations.
Renseignements et inscriptions sur www.bienetreautravail-agen.com