Le secteur du funéraire se féminise

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Réputées plus à l’écoute et plus attentives, les femmes emportent tous les suffrages dans le secteur du funéraire, qu’elles investissent peu à peu via ses différents métiers.

Elles étaient à peine 3.000 en 1993, elles sont aujourd’hui plus de 5.000 femmes à travailler dans le secteur funéraire avec une prédilection pour la « thanatopraxie » selon Nelly Chevallier Rossignol de la Confédération des pompes funèbres et de la marbrerie (CPFM). « La jeune génération s’intéresse principalement à la thanatopraxie, qui compte peu de contacts avec les familles mais un gros travail sur le corps. Je reçois beaucoup de coups de fil de mère de famille, dont la fille adolescente veut se lancer dans cette carrière. Sinon, la majorité des femmes de la profession exercent la fonction d’assistante ou de conseiller funéraire. Ce sont les personnes qui se chargent d’accueillir les proches et gèrent l’organisation de la cérémonie. »

Cette féminisation du secteur s’explique, selon Nelly Chevallier Rossignol, par le désir des familles d’échanger avec une femme réputée plus à l’écoute et sensible dans un moment difficile, mais aussi de manière plus surprenante par l’attrait qu’exercent certaines séries, dont « les Experts », sur la jeune génération.

Génération « Experts » ou « Six feet under »

Christine Palacin, chef d’agence à Agen, reconnaît en souriant qu’elle fait peut-être partie de la génération « six feet under ». Issue de l’univers de la grande distribution, elle a choisi, voilà dix ans, de changer de domaine d’activités. « Par hasard, j’ai eu une opportunité dans ce secteur. J’ai interrogé ma famille pour savoir si ça ne les dérangeait pas que je travaille dans une entreprise de pompes funèbres et puis je me suis lancée. » Elle franchit toutes les étapes pour accéder au poste qu’elle occupe aujourd’hui. Stagiaire assistante funéraire pendant un an, elle devient ensuite conseiller funéraire confirmée, puis chef d’entreprise. Aujourd’hui, Christine Palacin constate que pour exercer cette profession, il faut être capable d’allier le sens du service à une partie commerciale. « Nous sommes en priorité un métier de service. Mais il est impossible de se préparer à l’exercer. Il faut avoir les épaules solides et le sens du détail. » Quand on l’interroge sur la féminisation du secteur, elle reconnaît qu’elle l’a observée également. « L’écoute est sans doute plus facile pour une femme tout comme l’empathie. Même si je n’aime pas trop mettre l’accent sur ce point, il est vrai que le côté affectif est plus prononcé chez une femme certainement. »

Si les femmes sont de plus en plus présentes dans la profession, elles restent minoritaires à être chef d’agence ou responsable de leur propre entreprise. « On les compte plus facilement parmi les fleuristes ou les secrétaires, même si aujourd’hui elles sont de plus en plus nombreuses à être assistante funéraire. Habituellement, les cérémonies étaient par exemple menées par les hommes. Aujourd’hui les mentalités changent progressivement », indique Christine Palacin. Preuve de cette féminisation du secteur, la campagne de communication menée par le secteur funéraire est portée par une femme, jeune et souriante.
Agnès Frémiot

Photo : La majorité des femmes exercent la fonction d’assistante ou de conseiller funéraire. DR.

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Les formations pour les métiers du funéraire

Pour devenir conseiller funéraire, il faut réaliser une formation de 96 heures minimum, et disposer d’un bac ou d’un bac + 2 de préférence à caractère commercial.
La formation du chef d’entreprise repose sur un prérequis de 96 heures, auxquelles viennent s’ajouter 40 heures de formation au droit social et à la gestion.
Le thanatopracteur doit, lui, être obligatoirement titulaire d’un diplôme qui impose 150 heures de théorie et de 150 heures de pratique.
La branche a créé un certificat de qualification professionnelle (CQP) de conseiller funéraire, non obligatoire, mais possédé déjà par 550 personnes au niveau national.
A noter qu’à partir de 2013, un diplôme sera nécessaire pour pouvoir devenir conseiller funéraire et chef d’entreprise dans le secteur.
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Source : https://www.toulemploi.fr/Le-secteur-du-funeraire-se-2174