
Créer une marque d’avenir. Tel est l’enjeu de l’Ecole Supérieure de Commerce de Toulouse pour se hisser dans les classements nationaux et mondiaux des écoles de commerce. Cela passera-t-il par une nouvelle identité, la « Toulouse Business School », plus en phase avec « le monde dans lequel on vit », selon Hervé Passeron, actuel directeur du groupe ? « Mon successeur décidera », répond le directeur qui quittera ses fonctions d’ici six mois, après 14 années passées à la tête de l’établissement. L’école, au 20ème rang dans le classement 2011 du Financial Times des masters en management mondiaux et au 6ème rang français, n’apparaît qu’au 12ème rang du palmarès du magazine Challenges ou 10ème de l’Etudiant.
Elle dispose de trois accréditations internationales dont l’européenne EQUIS depuis 2001, l’AMBA depuis 2002 et l’AACSB depuis 2003. Des labels précieux (moins de 1% des business schools dans le monde) dans la rude compétition avec ses rivales de province telles les écoles de Rouen ou Nantes. Quant à son programme Bachelor, il arrive en tête du classement SMBG (cabinet d’orientation spécialiste des grandes écoles), devant Dauphine, la Sorbonne ou l’ESSEC et en 2ème position du classement du Figaro. Un vrai succès d’autant que l’école affiche un taux de 91% d’étudiants en activité trois mois après la fin du cursus de trois ans (pour ceux qui ne poursuivent pas leurs études).
Nouveau directeur, nouveau campus, nouveau statut
En 2012, à Toulouse, campus historique et siège du groupe, l’ESC devra faire face à trois grands changements : un nouveau directeur, un nouveau statut d’association libéré de la tutelle de la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse pour mieux pouvoir monter des alliances et un projet de campus hors du centre-ville où l’école est désormais à l’étroit. Sans compter la réforme pédagogique déjà en cours vers toujours plus d’international. Outre Toulouse et l’antenne parisienne d’Issy-Les-Moulineaux, l’école s’est déjà internationalisée avec les campus de Barcelone, de Casablanca et l’antenne de Guangzhou en Chine. Au total, un peu plus de 5.000 élèves dont 750 non français, issus de 80 nationalités différentes. Près de 85 professeurs permanents, dont 30% sont étrangers, assurent la formation et « un niveau de recherche au niveau des meilleurs compétiteurs mondiaux avec 80 publications internationales par an », selon Jacques Igalens, directeur de la recherche à l’ESC.
Toujours plus d’élèves
Les sites de Paris et Guangzhou devraient en 2012 doubler leurs effectifs pour passer à une cinquantaine d’élèves chacun avec l’ouverture d’un Tri Executive MBA. Le campus de Casablanca a aussi depuis 2011 l’autorisation de proposer le programme Grande Ecole. Une montée en puissance avec des recrutements en hausse dans tous les programmes. L’un des objectifs, bousculer un classement stable depuis plusieurs années de 10ème école préférée des candidats en classes préparatoires. « Tant que nous n’aurons pas de ligne TGV pour nous raccorder à Paris, les écoles proches de la capitale auront leur préférence », plaide Hervé Passeron.
Isabelle Meijers
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L’école fête ses 110 ans
A l’occasion de ses 110 ans, l’école publie aux éditions Privat un livre mémoire sur l’histoire de la Toulouse Business School depuis sa création en1902 jusqu’à nos jours. Une préface iconoclaste de Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France, fait le parallèle entre l’évolution de l’homme et celle de l’école avec la même culture de l’essai/erreur. « Notre slogan est de former les pilotes du changement. Et l’école a beaucoup changé depuis ces débuts », souligne Hervé Passeron. Avec ce livre, la Toulouse Business School ne cache pas sa volonté de développer le sentiment d’appartenance des anciens à l’école. En jeu, les dons à la fondation privée dotée d’un million d’euros à ce jour pour financer des chaires et des bourses. Un chiffre modeste (la fondation d’Harvard compte 22 milliards d’euros). « Ce n’est pas encore dans l’ADN français », déplore Hervé Passeron.
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