Le CFA des Pyrénées-Orientales, poids lourd de l’apprentissage

Le CFA de la Chambre des métiers et de l’artisanat des Pyrénées-Orientales a franchi la barre du millier d’apprentis en doublant son nombre de diplômes. Le centre a notamment développé son pôle mécanique sur la partie poids lourds.

Au Centre de formation des apprentis (CFA) des Pyrénées-Orientales, 23 métiers sont proposés au travers de 55 diplômes. Près de la moitié ont ouvert en septembre 2022 ! Parmi eux, de nombreux Titres pros : des équivalents aux CAP, Bac Pro et BTS dont la particularité est de se focaliser uniquement sur le geste professionnel. Aucune matière générale n’est dispensée. « Nous accueillons beaucoup de migrants depuis quelques années », explique Valentin Delahaut, directeur adjoint du CFA. « Ils sont souvent très volontaires, doués techniquement, mais à cause de la barrière de la langue, les intégrer dans un cursus classique serait voué à l’échec. » Autre public-cible : les jeunes déjà titulaires d’une formation générale « qui veulent maintenant aller directement à l’insertion ».

Des métiers en mutation

Les formations se répartissent dans cinq pôles : alimentaire, coiffure, tertiaire, industrie et mécanique. Dans ce dernier, en plus des formations de maintenance vélo, moto et voiture déjà bien installées, la mécanique lourde a fait son entrée. Nouveau locataire d’un local de 1000 m2, le CFA forme maintenant des mécaniciens poids lourds, machines agricoles et engins de chantiers. « À Perpignan, le secteur du transport est très demandeur », appuie Valentin Delahaut. Pour répondre aux besoins du territoire, le pôle industrie s’est étoffé lui aussi, notamment avec des formations en fibre optique et en conduite de lignes de production.

Pour le CFA, l’enjeu crucial est d’attirer les jeunes car l’emploi, lui, n’est pas un sujet. Au mois de décembre 2022, plus de 200 offres d’entreprises n’avaient toujours pas trouvé preneurs. Certaines filières souffrent d’une mauvaise réputation comme la maintenance agricole, encore perçue comme « sale » et « peu valorisante ». Pourtant, « c’est devenu un métier ultra-technologique, centré sur le numérique », souligne le directeur adjoint, « et avec un potentiel de carrière incroyable ». Le CFA, qui forme une douzaine de jeunes en BTS Mécanique agricole chaque année, fait face à une explosion des besoins : les entreprises de l’arc méditerranéen estiment qu’elles devront recruter 400 à 500 mécaniciens spécialisés au cours des cinq ans à venir.
Marie-Dominique Lacour

Crédit photo DR.

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Source : https://www.toulemploi.fr/Le-CFA-66-poids-lourd-de-l-apprentissage,36440