
Créer son entreprise tout en étant salarié, voilà une possibilité offerte par les coopératives d’activités et d’emploi (CAE), qui proposent aux porteurs de projet de souscrire au statut d’entrepreneur-salarié. La région Midi-Pyrénées en compte huit pour plus de 500 entrepreneurs. Concrètement, le porteur de projet est embauché en CDI à temps partiel par la CAE, et est rémunéré avec son propre chiffre d’affaires, duquel sont déduites les charges liées à l’activité, les cotisations sociales et la participation aux frais de gestion de la coopérative qui s’élève à 10% du chiffre d’affaires. En contrepartie, elle le fait bénéficier de son cadre juridique et effectue pour lui toutes les tâches comptables, fiscales et administratives nécessaires.
Grâce à ce système unique, les entrepreneurs salariés peuvent accéder en outre à des emprunts, des assurances négociées pour eux par la CAE à taux préférentiel, des baux commerciaux, mais aussi une protection sociale. « Nous leur proposons également des formations sur des thématiques qui les intéressent, préprogrammées tout au long de l’année pour en faciliter l’accès aux entrepreneurs. Chaque mois, ils sont invités, en outre, à participer à un entretien avec leur référent technique pour faire le point sur leur activité et leur permettre de sortir un peu la tête de l’eau grâce à ces micros bilans. Aucun travailleur indépendant ne pourrait jamais prétendre, seul, à de telles opportunités dans un cadre aussi sécurisant », s’enthousiasme Félicie Domène président directrice générale du réseau des CAE.
« Aucun indépendant ne pourra prétendre à de telles opportunités »

Parmi les huit CAE que compte la région, deux sont dédiées plus spécifiquement aux entreprises du bâtiment. « Mais sinon, nous sommes parfaitement généralistes. Nous accompagnons des entreprises à vocation culturelle, des agences de communication, des entrepreneurs qui évoluent dans le secteur des NTIC ou du conseil en entreprise. En général, quand un nouveau concept émerge ou qu’une mode est lancée, nous accueillons les premiers porteurs de projet, ce qui est logique car notre structure permet l’innovation. » La CAE s’impose comme une alternative au statut de l’auto-entrepreneur, comme le reconnaît Félicie Domène en souriant. « Nous apportons le suivi qui manque peut-être encore à ce statut, tout en ayant une philosophie semblable puisque nous permettons également aux porteurs de projet de tester leurs idées. »
Parmi les porteurs de projets accompagnés par la CAE, 10% de ceux qui réussissent souhaitent continuer à travailler dans ce cadre. « Nous comptons ainsi 100 associés dans la région qui ont souvent été touchés par la coopération dans le quotidien et les apports économiques que la structure leur permet. Il faut dire que nous ne connaissons pas la solitude entrepreunariale dans les CAE. » 30% choisissent de voler de leurs propres ailes, se doter d’un fond de commerce ou réaliser d’importants investissements de production et sortent donc du cadre de la CAE. Un tiers d’entre eux décident finalement de retourner à l’emploi. Enfin, 30% des projets sont abandonnés.
Si les entrepreneurs viennent en permanence à la rencontre des CAE, Félicie Domène reconnaît que sa structure souffre d’un déficit d’image. « La complexité de notre offre de services en rebute certains ou le grand public pense simplement que c’est trop beau pour être vrai. Je dirai simplement que nous illustrons la formule qui veut que l’on fait mieux à deux que tout seul. »
Agnès Frémiot
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