« Pour moi, pour les autres » : depuis le 17 janvier 2013, ce message sur fond camouflage apparait sur tout le territoire national, avec une couverture qui se veut totale. Un nouveau slogan pour l’Armée de Terre qui lance sa campagne de recrutement 2013-2015. « Pour l’année 2013, nous avons besoin de 10.000 jeunes ; il faut donc que l’on rencontre au moins 120.000 civils de 18-24 ans en France dans les facultés, les forums ou autres », annonce le chef d’escadron Jacques Carrière, du Centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) de Toulouse. Le taux de féminisation est de 13%.
Les enjeux de cette campagne ne sont pas anodins. L’Armée de Terre, qui compte 72% de contractuels avec une durée moyenne de service de sept à huit ans, doit continuellement alimenter ses rangs pour faire face aux flux des retours à la vie civile. Les difficultés du recrutement, par ailleurs, se sont accrues : baby krach au plus haut point en 2012, effet répulsif de la guerre en Afghanistan, perte de visibilité des militaires… « Aujourd’hui, il nous faut convaincre la génération Z et s’adapter à ses usages, sur internet et les smartphones », souligne Jacques Carrière.
Un slogan à double facette
Après la campagne de recrutement 2010-2012 qui mettait en avant l’épanouissement personnel avec le slogan « Devenez vous-mêmes », cette nouvelle campagne joue sur deux tableaux. « ‘Pour moi’ évoque l’acquisition d’un savoir-faire et d’un savoir-être valables pour la vie ; ‘pour les autres’ signifie vivre la fraternité d’armes et agir au service des autres, des Français, des populations étrangères », explique le responsable du CIRFA Terre.
Depuis plusieurs années, les recrutements dans l’Armée de Terre ont diminué, victimes de restrictions budgétaires affectant le ministère de la Défense. 15.000 soldats en 2010, 12.000 en 2012, 10.000 en 2013 : les chiffres continueront probablement à baisser. Le Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale, qui fixera les ambitions nationales et dont la publication est prévue pour la fin février, ira dans ce sens. Au 1er régiment du train parachutiste basé à Francazal, qui compte 650 soldats, 90 personnes ont été recrutées l’an dernier contre une quarantaine cette année. « C’est aussi parce que l’on fidélise nos jeunes, qui restent en moyenne 11 ans », se défend le colonel Fauché, chef du corps du 1er RTP.
Agnès Baritou
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