511.000 actifs résidant dans le département en 2017 (contre 685.00 en Haute-Garonne). C’est près de trois fois plus qu’en 1962, souligne l’Insee Occitanie, qui vient de consacrer une étude à l’évolution et aux caractéristiques de l’emploi dans l’Hérault. La plus forte croissance enregistrée à l’échelle de la France métropolitaine tiendrait à la combinaison de trois facteurs : « les migrations, la déformation de la pyramide des âges qui a des effets sur les populations en âge de travailler et le taux d’activité de ces populations. »
Un marché plus diversifié
Conséquence directe de cette explosion démographique, le chômage (11,2 % en 2020, soit le deuxième plus fort taux métropolitain). Même en période florissante, « le marché de l’emploi peine à absorber l’augmentation de la population active », indique l’institut. Si le nombre d’emplois a nettement progressé à Montpellier, d’autres territoires rencontrent davantage de difficultés, à l’image d’Agde-Pézenas ou de Sète. Des emplois tertiaires pour l’essentiel. « Entre 1989 et 2019, la croissance de l’emploi est particulièrement forte dans le secteur tertiaire, marchand (+ 86%) et non marchand (+ 61%). Les effectifs progressent plus modérément dans la construction (+ 19%) et seulement de 3% dans l’industrie. L’agriculture enregistre comme ailleurs une forte baisse (- 35%) », détaille l’Insee. Cette prédominance de l’emploi tertiaire n’a en revanche pas entraîné un essor des fonctions les plus hautement qualifiées. « Les professions de cadres sont moins présentes dans l’économie : 16% des actifs occupés sont cadres en 2017 contre 25% en Haute-Garonne. »
Le poids du tourisme, qui représente 6% des emplois dans le département, caractérise en outre fortement le marché du travail du territoire : « Les emplois touristiques de l’Hérault se concentrent majoritairement dans la restauration et l’hébergement (62% en 2017 contre 47% en Haute-Garonne), les domaines de la culture, du patrimoine, du sport et des loisirs étant relativement moins présents (14% contre 29% en Haute-Garonne). » Des emplois moins qualifiés donc, et très marqués par la saisonnalité. Pour autant, et en dépit de la crise sanitaire, l’emploi a mieux résisté dans l’Hérault qu’en Haute-Garonne. Si le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi (catégories A, B, C) y a en effet évolué de 4,5%, entre fin 2019 et fin 2020, cette progression a été deux fois plus importante en Haute-Garonne (+ 9,4%). Et cela, grâce aux dispositifs d’activité partielle, mais aussi à une économie plus diversifiée.
Ingrid Lemelle
Sur la photo : La Grande Motte . Photo Jacqueline Macou - Pixabay.