Qu’est-ce qui coince ? Pourquoi la rencontre et le dialogue entre jeunes et entreprises deviennent-ils de plus en plus difficiles ? Comment faire pour inverser la tendance ? Autant de points sur lesquels les participants au « No Tabou Café », organisé le 1er décembre dernier par le Grand Toulouse, ont été invités à donner leur avis. Des avis nourris de leurs expériences propres, mais surtout des échanges organisés tout au long de la journée. Au rythme d’une question toutes les vingt minutes, plus de 150 jeunes de 16 à 30 ans demandeurs d’emploi, salariés, lycéens, étudiants, stagiaires, apprentis, créateurs d’entreprise... et acteurs économiques et de l’emploi se sont ainsi livrés à l’exercice du « parler vrai ». Les organisateurs veillant à chaque fois à ce que jeunes et « moins jeunes » occupent équitablement les tables.
Communiquons !
Sur le principe d’un « work café », qui permet de faire réfléchir collectivement un groupe, chacun a pu alors s’exprimer, le fruit des échanges étant ensuite synthétisé par des « hôtes de tables » et relayé par écrit ou de vive voix à l’ensemble du groupe. D’abord surpris, mais rapidement conquis, les participants se sont facilement prêtés au jeu. Les jeunes surtout (majoritaires), manifestement heureux d’avoir enfin l’occasion d’exprimer leurs colères, leurs atouts, leurs peurs, leurs incompréhensions et leurs espoirs. Celui d’établir une autre façon de dialoguer avec le monde de l’entreprise par exemple, de pouvoir recevoir mais aussi donner dans une relation équilibrée, d’être acceptés pour ce qu’ils sont, indépendamment de leurs diplômes ou leur réseau, etc.
L’absence d’enjeu comme l’implication des jeunes dans les échanges (avec certaines interventions très fortes) ont probablement contribué également à aiguiser l’écoute des acteurs économiques et de l’emploi présents. Et ainsi à une meilleure prise de conscience de leurs responsabilités envers ces jeunes. Dans les problèmes de communication notamment, nombreux ayant plaidé pour une plus grande intégration des entreprises dans les cursus scolaires « afin d’établir beaucoup plus tôt le dialogue ». Parmi les autres pistes évoquées : instaurer des « espaces de discussion », créer une « cité des métiers » dans laquelle les jeunes pourraient rencontrer des professionnels passionnés, s’informer sur les formations et les débouchés, un « service civique senior » durant lequel la mission de seniors au chômage serait d’accompagner des jeunes en début de carrière...
« Toutes ces contributions vont faire désormais l’objet d’un vaste travail de synthèse, l’objectif étant que des actions concrètes se dégagent rapidement », explique la chargée de mission Politique de l’Emploi à la communauté urbaine, Valérie Grandguillot, à l’origine de cette initiative inédite.
Ingrid Lemelle
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Un accompagnement co-construit
Si l’emploi ne relève pas directement de ses compétences, le Grand Toulouse soutient néanmoins chaque année des initiatives liées à l’emploi et à l’insertion des publics les plus fragiles, au travers du Plie notamment. Afin d’optimiser son action à destination des plus jeunes, la communauté urbaine a décidé cette fois de partir des besoins et des difficultés exprimés par les moins de 30 ans, de les confronter au regard des professionnels, et enfin de s’inspirer de leurs échanges pour accompagner des projets co-construits avec leurs bénéficiaires donc, mais aussi les acteurs qui auront pour mission de les animer à l’échelle du territoire.
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