Comment prendre le bon PLIE ?

Le PLIE (Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi ) est un dispositif de lutte contre le chômage et l’exclusion s’adressant aux personnes les plus éloignées de l’emploi (faible qualification, déficit d’expérience, chômage de longue durée, absence de mobilité, handicaps…). On compte 189 PLIE répartis sur le territoire national. Au Grand Toulouse, l’équipe d’animation du PLIE, composée de cinq chargés de mission, coordonne un réseau de 25 référents sur le terrain qui assurent un accompagnement personnalisé du public visé. Nathalie Ferré, directrice du PLIE de l’agglomération toulousaine, explique le dispositif, ses objectifs et les résultats.

Quel est le profil des personnes que vous accompagnez et le suivi proposé ?
Ce sont des demandeurs d’emploi de longue durée qui cumulent en général les difficultés : problèmes de maîtrise de la langue, peu ou pas diplômées, dans une situation de monoparentalité avec des soucis de mobilité, de logement, voire de garde d’enfants pour les femmes seules ou des problèmes de santé, de handicaps. Des personnes qui ont décroché de l’emploi et qui ont besoin d’un soutien renforcé pour lever ces freins. Nous proposons alors un accompagnement individualisé du demandeur, qui peut aller jusqu’à 36 mois, avec des rencontres hebdomadaires. Mais en général, les gens sortent du dispositif au bout de 20 mois. Un CDD de plus de six mois ou un CDI sanctionnent une sortie positive et le PLIE poursuit alors son suivi pendant six mois après l’obtention d’un emploi.

Combien de participants au dispositif comptez-vous aujourd’hui ?
En file active, nous comptons 1.500 personnes suivies. Le dernier protocole d’accord signé avec la Communauté Urbaine, le SICOVAL, l’Afpa, l’ACSE, Pôle emploi et l’Etat, couvrant une période de 7 ans (2007-2013), prévoit un objectif d’intégration de 4.000 personnes. Nous en sommes aujourd’hui à 2.700, les parcours étant co-financés par la Communauté Urbaine et le FSE (Fond social européen). Quant à notre taux de retour à l’emploi durable est de 43% alors que la moyenne des PLIE nationaux tourne plutôt autour de 41,37 %.

Quelle est la plus-value du PLIE par rapport à d’autres acteurs de l’insertion ?
Elle se situe dans l’offre de services d’accompagnement. Un référent du PLIE s’occupe de 70 personnes maximum alors qu’un conseiller Pôle Emploi peut gérer jusqu’à 200 personnes. Nous organisons de véritables parcours de retour à l’emploi par le biais de formation, d’apprentissage des langues, de préparation aux concours, de diagnostic santé, de reprise de confiance en soi, de travail sur le projet professionnel. Nous pouvons même engager des actions de gardes d’enfants. On travaille sur toutes les difficultés pour lesquelles on ne trouve pas de réponses dans l’offre de services de droit commun.

Un exemple type d’un parcours réussi selon vous ?
Notre public est aux deux tiers féminin. Nous trouvons donc surtout des issues dans les métiers des services à la personne, d’aide à domicile, de la vente ou des fonctions d’hôtesses d’accueil. Mais je vais vous citer l’exemple d’un homme de 55 ans avec une expérience de barman, chômeur de longue durée, sans moyen de locomotion, illettré, surendetté, en situation de rupture familiale avec perte de la garde de ses enfants et des problèmes d’addiction. Notre référent est entré en contact avec la CAF et la Banque de France pour stabiliser sa situation. Et après une action sur sa santé et un apprentissage des savoirs de base, cette personne a trouvé un emploi d’agent de restauration dans une maison de retraite. Dans notre action, c’est surtout la qualité qui prédomine.
Propos recueillis par Isabelle Meijers

Contact accueil du PLIE : 05 81 91 74 46

Sur la photo : Nathalie Ferré, directrice du PLIE de l’agglomération toulousaine. Photo Hélène Ressayres ToulEco.

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Source : https://www.toulemploi.fr/Comment-prendre-le-bon-PLIE-1612