Elections : leurs mesures pour l’emploi

Dans quelques jours, nous serons invités à choisir parmi les dix candidats à l’élection présidentielle 2012. L’occasion pour ToulEmploi de passer en revue les principales mesures annoncées en matière de temps de travail, de formation, de lutte contre le chômage... Demandez le programme !

Comment comptent-ils lutter contre le chômage ? Inciter les entreprises à recruter ou à former davantage ? Les réponses des dix candidats à l’élection présidentielle orienteront peut-être votre décision de choisir tel ou tel bulletin de vote ce dimanche, puis le 6 mai prochain. ToulEmploi a donc répertorié les principales mesures annoncées en matière de :

Lutte contre le chômage

Les propositions ciblent les plus fragiles, jeunes, plus de 50 ans et chômeurs de longue durée. François Hollande (PS) veut ainsi mettre en place un « contrat de génération » permettant l’embauche d’un jeune en CDI et le maintien en emploi d’un senior. Il annonce en outre la création de « 150.000 emplois d’avenir » dans les associations. François Bayrou (MoDem) propose pour sa part d’instaurer un contrat exonéré de charges pendant deux ans pour l’embauche en CDI d’un jeune ou d’un chômeur dans une entreprise de moins de 50 salariés. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) veut, quant à lui, exonérer des cotisations sociales pendant cinq ans les TPE qui recruteront un chômeur de longue durée, et pense pouvoir recréer un million d’emplois grâce à un « protectionnisme intelligent » et à une « loi de patriotisme économique ». Nicolas Sarkozy (UMP) suggère lui aussi d’exonérer des charges patronales l’embauche, mais des plus de 55 ans. Quant à Marine Le Pen (FN), elle souhaite contraindre Pôle emploi « à prioriser » l’emploi des personnes ayant la nationalité française et renforcer le contrôle des chômeurs. François Hollande et Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) préfèrent donner plus de moyens à l’organisme.

Organisation du travail

Concernant la durée du travail, il y a évidemment ceux qui sont pour plus de souplesse, Nicolas Sarkozy en tête (avec l’instauration d’accords sur le temps de travail). Marine Le Pen se déclare également prête à une renégociation des 35 heures, mais à condition « qu’elle s’accompagne d’une augmentation proportionnelle du salaire ». À gauche, François Hollande déclare sans surprise vouloir les laisser en l’état, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) prône leur « rétablissement » et Eva Joly (Europe Écologie-Les Verts) et Philippe Poutou (NPA) se déclarent pour une nouvelle réduction.
Des candidats qui se sont également exprimés sur les heures supplémentaires, François Bayrou, François Hollande et Eva Joly étant pour la suppression de leur défiscalisation (sauf dans les TPE pour le PS).
François Hollande envisage en outre d’augmenter les cotisations chômage des entreprises qui « abusent » d’emplois précaires, alors que François Bayrou veut que les CDD restent limités aux cas prévus par la loi (tels les emplois saisonniers). Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Philippe Poutou veulent interdire les licenciements, interdiction limitée aux licenciement boursiers dans le cas de Jean-luc Mélenchon. Enfin, le Front de gauche et Europe Écologie-Les Verts souhaitent que les stages soient rémunérés à l’avenir à hauteur de 50% minimum du Smic.

Formation

Reste la formation. L’apprentissage est une des solutions préconisées par Nicolas Sarkozy, qui souhaite généraliser l’alternance en dernière année de bac pro et de CAP, mais aussi Marine Le Pen (FN), favorable à l’apprentissage dès 14 ans. Le candidat de l’UMP souhaite également instaurer une obligation de formation à un métier en tension pour tous les chômeurs de longue durée, lesquels devront ensuite accepter la première offre d’emploi correspondant à leur nouvelle qualification. Plus nuancé, François Hollande s’est exprimé en faveur d’un recentrage du financement de la formation sur « les moins formés et les chômeurs ». Il souhaite, de plus, que les jeunes sans qualification bénéficient de vingt heures de formation par an. Marine Le Pen elle, veut instaurer un service public de la formation avec des « chèques formation ». Et Eva Joly de proposer que chaque personne bénéficie d’un crédit de huit années de formation.
Ingrid Lemelle

Photo Secret Side - Fotolia. DR.

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« Les propositions n’ont un effet qu’à la marge »

« Les propositions directes en faveur de l’emploi n’ont un effet qu’à la marge. Ce sont avant tout celles qui encouragent le développement économique qui permettent de créer des situations pérennes. » Invité par le magazine ToulEco, avec d’autres décideurs toulousains, à commenter les propositions des candidats, Bruno Desaunettes, p-dg d’Epsilon Ingénierie, ne cache pas son scepticisme. Notamment en matière de durée du temps de travail : « On ne mesure pas la vie familiale ou l’éducation des enfants en temps passé. Pourquoi en serait-il différent pour le travail ? La durée du temps de travail est donc un indicateur et pas un objet sur lequel légiférer. »

« Présidentielle, l’économie au crible des décideurs locaux », à lire dans ToulEco le mag, numéro printemps 2012, actuellement en kiosque à 3,50 euros.
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Source : https://www.toulemploi.fr/Elections-leurs-mesures-pour-l-2499