
Le terme de « slashers » est apparu aux Etats-Unis, notamment dans l’ouvrage « One Person/ Multiple Careers » de l’auteur Marci Alboher qui depuis la sortie de son livre en 2007, aurait populariser le terme.
Si cette nouvelle population de travailleurs, généralement issus d’une catégorie sociale favorisée, considère que cumuler plusieurs métiers est un privilège, pour d’autres en revanche cette situation est vécue comme une conséquence de la précarisation de l’emploi, liée à la généralisation de contrats de courtes durées et au versement de revenus de plus en plus faibles.
Cumuler plusieurs emplois par choix
Désir de réaliser ses rêves, les slasheurs rechercheraient en priorité l’épanouissement personnel. Alors, « zapping génération », effet de mode ou réel changement dans la manière de conduire sa carrière professionnelle ? Selon un article paru en début d’année dans le magazine du Monde, ces « zappeurs » d’activités professionnelles appartiennent à une nouvelle génération de travailleurs indépendants, perpétuellement en mouvement, paniqués à l’idée d’être « enfermés dans un seul rôle ». Camille Labro, auteur de l’article, précise qu’il s’agit « d’un groupe d’actifs marginaux dont on commence à peine à entendre parler en France. Des actifs qui ont pris de la bouteille grâce à la création de statuts juridiques simplifiés, comme celui d’auto-entrepreneur ». Par ailleurs, en France l’émergence des groupements d’employeurs permet aux entreprises de se regrouper pour employer une main-d’œuvre qu’elles n’auraient pas, seules, les moyens de recruter.
A la recherche d’une vie plus épanouie
L’Express, qui s’est également emparé du sujet en mars dernier, précise que les slasheurs seraient plutôt des trentenaires. Des 25 et 35 ans qui ne se font plus d’illusions sur le monde du travail et qui préfèrent donc cumuler entre deux et trois métiers. Ils auraient intégré « la précarité comme mode d’emploi », ne rêvant pas de salaires mirobolants. En guise de rémunération, ils espèrent seulement toucher de quoi créer les conditions d’une vie plus épanouie, sur le mode « quitte à être précaire, autant que cela soit dans un domaine qui m’enthousiasme ».
Le plus souvent mulitâches ces actifs d’un nouveau genre pensent que cumuler deux jobs comprend de nombreux avantages, parmi lesquels diminuer le risque de lassitude à exercer toujours la même activité, bénéficier d’un regard extérieur sur ce que l’on fait, mais surtout multiplier les opportunités.
Avec l’explosion du chômage, l’apparition de nouveaux secteurs d’activités, de nouveaux métiers, et l’accélération des rythmes des marchés, cette nouvelle forme de travail basée sur la pluri-activité a c’est certain de beaux jours devant elle !
Sylvie Lagarrigue-Berger