Peu connu du grand public, le rôle du commissaire aux comptes consiste à contrôler la sincérité et la régularité des comptes annuels établis par une société ou une autre institution, une association par exemple, en réalisant un audit comptable et financier. Il a également un rôle dans la prévention des difficultés des entreprises. Si 95% des commissaires aux comptes sont également experts-comptables, leurs missions sont très complémentaires sans jamais se confondre. « On ne peut pas être un bon auditeur sans avoir fait d’expertise et de conseil, précise Marie-Laurence Colombini, ex présidente de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes. Il est en effet essentiel de connaître la complexité des circuits et des contraintes réglementaires. Il est en outre plus facile de poser sa plaque d’expert-comptable et de se constituer une clientèle en commissariat aux comptes grâce au réseau que l’on se crée. C’est en effet bien souvent l’expert-comptable qui recommande un commissaire aux comptes à ses clients. » Jusque-là d’ailleurs, les deux formations se rejoignaient.
Un certificat spécifique
L’obtention d’un Diplôme supérieur de comptabilité et de gestion (DSCG ), indispensable pour devenir expert-comptable, et trois ans de stage professionnel auprès d’un commissaire aux comptes étaient nécessaires pour pouvoir s’inscrire à la Compagnie. D’autres filières, comme le Mastère Audit interne et contrôle de gestion de TBS, pouvaient également y mener après trois ans de stage. Mais la profession a désormais sa filière spécifique : le Certificat d’aptitude aux fonctions de commissaire aux comptes (Cafcac), lancé en juillet 2013. « Auparavant, la carrière d’auditeur légal était plus spécialement destinée aux étudiants issus des filières comptabilité, finance ou audit. Avec le certificat d’aptitude, nous allons ouvrir notre audience aux écoles d’ingénieurs et de commerce, et aux étudiants en droit. Cette volonté se justifie par l’élargissement de nos missions. Notre périmètre d’intervention tend à augmenter avec notamment la possibilité d’opérer des certifications autres que des données chiffrées », souligne Marie-Laurence Colombini.
Pour susciter les vocations, la présidente de la Compagnie souligne que le commissariat aux comptes est un métier de responsabilités et de risques, qui demande bien souvent d’aller au-delà de la technique. Un goût pour les chiffres et la comptabilité est cependant un pré-requis indispensable. « Il faut avoir des qualités d’écoute, un bon sens du relationnel et aimer travailler en équipe. Mais au delà de la technique, il faut être capable de récupérer l’information. » Quant aux perspectives d’avenir, Marie-Laurence Colombini conclut que « dans une économie qui a de plus en plus besoin de sécurisation, la profession de commissaire aux comptes semble s’imposer comme un métier d’avenir ».
Agnès Frémiot
Sur la photo : « On ne peut pas être un bon auditeur sans avoir fait d’expertise et de conseil », estime Marie-Laurence Colombini, ancienne présidente de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes. Photo Apops - Fotolia.