Martin Rallier, pourquoi l’Icam a-t-elle choisi de s’intéresser à l’entrepreneuriat ?
Nous avons fait le constat que de plus en plus d’étudiants souhaitent créer leur entreprise. De plus, Toulouse compte un écosystème propice à l’entrepreneuriat, notamment via de nombreux incubateurs performants. Nous avons donc souhaité répondre à une problématique : les étudiants ont besoin de temps pour mûrir leur projet et dépasser le stade de l’idée, comment les y aider ? Voilà pourquoi avons créé un approfondissement en parallèle de la formation classique d’ingénieur pour ces créateurs potentiels.
L’entrepreneuriat à l’Icam, est-ce une nouveauté ?
Non, nous proposons déjà un parcours de création d’entreprise en quatrième année, par lequel passent tous les étudiants. En six mois, ils abordent les grandes étapes de la création d’une entreprise de manière académique. A la fin du cycle, ils doivent nous présenter un business plan sur trois ans. Notre volonté est de les amener à dépasser le stade de la page blanche et leur démontrer qu’ils peuvent répondre à un vrai besoin. Nous entendons aussi démystifier la partie marketing et communication, ce qui est capital pour des élèves ingénieurs. La plupart en reste là, mais d’autres avaient envie de poursuivre. Nous avons donc cherché une manière de les accompagner.
Comment accompagnez-vous les étudiants dans la réalisation de leur projet ?
Nous avons mis en place un parcours renforcé en deux ans. Lors du deuxième semestre de la quatrième année, les étudiants sont invités à mûrir leur projet de création et à se poser les bonnes questions. Suis-je vraiment entrepreneur ? Est-ce que j’ai envie de créer ma société ? Nous les accompagnons dans cette réflexion en les amenant à réaliser une pré-étude de faisabilité technique et à s’intéresser aux structures d’accompagnement existantes. La deuxième étape est de démontrer techniquement que leur idée fonctionne. En cinquième année, ils doivent réaliser un prototype. Nous avons installé un Fab Lab dans nos locaux qui leur permet de tester grandeur nature leur idée. Nous leur proposons également un petit espace de coworking pour se réunir, échanger et réfléchir. Quand nos nouveaux locaux seront installés, ils disposeront de 230 m² pour expérimenter. Nous les préparons ensuite à intégrer un incubateur une fois leur diplôme obtenu.
Quels sont vos objectifs ?
Nous souhaitons accompagner trois ou quatre entreprises par an, soit huit à dix étudiants. Grâce au statut de l’étudiant-entrepreneur, ils ont la possibilité de réaliser leur stage dans leur propre entreprise, lors de leur dernier semestre, et de peaufiner leur business plan.
Et s’ils ne vont pas jusqu’au bout ?
Nous leur rappelons que l’échec fait partie de la vie d’une entreprise et que l’entrepreneuriat peut se vivre hors de la création d’une entreprise, en dirigeant une business unit dans un grand groupe par exemple. Leur expérience sera de toute façon forcément bénéfique.
Propos recueillis par Agnès Frémiot
Sur la photo : Martin Rallier, qui a lui-même créé sa start-up, a travaillé sur le parcours entrepreneuriat de l’Icam. Crédit Icam.
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