Comment faire de son handicap un atout pour être recruté ?

Le statut de travailleur handicapé est un faire-valoir dans la recherche d’un emploi. Il répond à un besoin pour l’entreprise en terme légal, mais distingue aussi le candidat grâce à un vécu atypique.

Le handicap constitue aujourd’hui un véritable levier pour accéder à l’emploi. A contrario des idées reçues qui bloquent bien des candidats dans leur démarche d’insertion ou de réinsertion. Selon Martine Bacqueyrisse, responsable de l’agence Toulouse Intérim Handicap, indiquer la mention de reconnaissance du statut de travailleur handicapé permet en effet de « faire sortir du lot un CV ». Pour plusieurs raisons dont la principale tient à l’obligation de compter 6% de personnel en situation de handicap dès que l’effectif d’une entreprise dépasse 20 salariés. Or, rappelle Jean-Luc Abitteboul, directeur de Cap emploi Haute-Garonne, « la réalité c’est que beaucoup d’entreprises ne peuvent pas être en conformité avec la loi parce qu’elles ne trouvent pas de salarié handicapé ». L’offre serait inférieure à la demande. « D’autant, qu’au-delà de la loi, nombre d’entreprises adhérent aussi à l’idée d’intégrer la diversité dans leurs effectifs » poursuit-il.

Une meilleure connaissance de soi

Autre avantage recherché par les recruteurs, l’excellente connaissance de son potentiel. Le travailleur handicapé a réfléchi plus que les autres à ses capacités et sait généralement où sont ses limites. Dès l’entretien d’embauche il pose les contours de son aptitude et de ses dispositions. La prise de poste et l’intégration en sont facilitées. « Il faut surtout être transparent sur cette question, insiste Martine Bacqueyrisse, car il ne s’agit pas pour l’entreprise de savoir ce que le handicapé a, mais de savoir ce qu’il peut faire. » De quoi anticiper certaines difficultés, s’il y en a, aménager techniquement et organiser le poste grâce éventuellement aux soutiens et aides délivrés par les organismes compétents. A cet atout s’ajoute la détermination à prouver que malgré le handicap on est un salarié normal. Pour preuve, le taux d’arrêt maladie des travailleurs handicapés est inférieur à la moyenne, selon Jean-Luc Abitteboul.

Et parce que les entreprises n’embauchent pas pour atteindre un quota, le travailleur handicapé doit aussi mettre en avant ses compétences et son expérience. « Plus de 80% des travailleurs handicapés le sont devenus », note Jean-Luc Abitteboul. Signifiant qu’ils ont eu une vie, une formation et une expérience avant le handicap. De fait, ils ont acquis les codes et la culture d’entreprise au cours de leur carrière et sont forts de savoirs transférables. Ou qui peuvent être requalifiés : « Beaucoup de moyens sont dévolus à la formation des travailleurs handicapés pour les rendre plus employables », souligne Martine Bacqueyrisse. Lors même qu’il existe un réservoir important de sur-diplômés. Essentiellement parmi les travailleurs atteints d’un handicap psychique, justement ceux qui mettent le moins en avant leur statut pour accéder à l’emploi !
Nathalie Malaterre

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Illustration Jean-Christophe Wolmer Guibaud

1 Message

  • Marion le 28 novembre 2014 13:36

    Bonjour,

    Oui, au pays des bisounours ça se passe comme ça, mais malheureusement pas dans la vraie vie.
    Ne vous étonnez pas que les handicapés psychiques ne souhaitent pas parler de leur handicap, le révéler reviendrait à se mettre tout seul au ban de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. Mais psychique ou physique, la perception des handicapés dans l’entreprise est extrêmement négative, que ce soit auprès des employés ou des cadres.

    La réalité c’est que dans beaucoup d’entreprises on est embauchés QUE pour le 6%, et que dès notre entrée dans la société on est vus comme des boulets. Moi on m’a dit que je n’aurais aucune promotion, les augmentations minimum et que c’était déjà bien qu’on m’embauche pour « faire un geste vis à vis de la communauté handicapée ». Et ce bien que j’ai eu dix ans d’expérience avant mon handicap, et dix après.

    Nous rapportons, au final, uniquement de part notre présence, beaucoup d’argent aux sociétés qui nous emploient, ce qui finit par faire de nous des salariés « gratuits ». C’était mon cas en tant que premier salarié handicapé d’une entreprise d’une centaine de personnes. Et la DRH ne voyait que ça.

    Je ne pense pas que je ferais part de ma RQTH à mon prochain employeur. Je trouverais quelque chose où ma limitation physique ne sera pas trop un problème, enfin j’essayerai. J’attendrais un an ou deux pour en parler, le temps qu’ils prennent conscience de mon potentiel et de mes qualités avant de me voir comme un boulet.

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Source : https://www.toulemploi.fr/Comment-faire-de-son-handicap-un-atout-pour-etre-recrute,15034