Chez Skool n’job, pas de salle de pause mais un « espace détente ». Dans le grand loft vitré au mobilier design, profs et élèves se croisent ou se retrouvent : « Comme dans une entreprise, tout le monde mange ensemble », explique Stéphane Bouils, à la tête de ce nouveau centre de formation implanté au cœur de la capitale catalane. Au quotidien et dès 7h, il n’est pas rare de retrouver le directeur derrière le bar -un ancien container retapé par ses soins- pour servir le café aux étudiants. Un bon moyen de mettre à l’aise les jeunes et de « rester à leur écoute ».
Ils sont déjà 350 apprentis à étudier dans ce CFA d’un nouveau genre. « Notre spécificité c’est l’interprofessionnalité. Nous avons développé notre offre de formations en réponse aux besoins du territoire », explique Stéphane Bouils. Coiffure, vente, bâtiment ou encore services à la personne, chaque pôle à son identité déclinée sous une marque forte : Skool n’Bike, Skool n’Business, etc. Les Titres pros sont privilégiés. Ces certifications professionnelles de niveau 3 à 6, équivalentes aux CAP, Bac Pro et BTS, ont pour particularité de se focaliser uniquement sur le geste professionnel, sans enseignement des matières générales. Rapides, efficaces, ils vont à l’essentiel et offrent une grande souplesse dans l’organisation : « Contrairement à un diplôme classique, il est possible de démarrer la formation à n’importe quel moment de l’année », explique le directeur.
« Nous sommes le prolongement de l’entreprise »
« Pas de CPE et pas de sonneries, chaque enseignant s’organise comme il le souhaite », rappelle Stéphane Bouils. Dans la même optique professionnalisante, le rythme d’apprentissage pour tous les cursus (à l’exception de la coiffure et de la mécanique automobile) est d’un ou deux jours par semaine dans le centre, et quatre en entreprise. Un format « fluide », pensé pour répondre aux mieux aux attentes des employeurs tout en favorisant l’esprit de groupe chez les élèves.
Avant de voler de ses propres ailes, Stéphane Bouils a passé plus de 25 ans à la Chambre des métiers et de l’artisanat des Pyrénées-Orientales, en tant que directeur de la formation puis du CFA. En 2020, la régionalisation de la chambre consulaire le pousse à franchir le cap de l’entrepreneuriat. « On avait perdu la main sur beaucoup de décisions, et le marché est largement porteur, puisque à ce jour, seulement un quart des entreprises artisanales du 66 prennent des apprentis », explique-t-il. Avec son adjoint, Valentin Delahaut, il dépose les statuts de Skool n’job au printemps 2023. Une partie de leur équipe rejoint elle aussi l’aventure, qui se poursuit. L’ouverture d’une nouvelle antenne à Narbonne est prévue pour février et de nouvelles formations sont à l’étude, notamment sur les métiers en pleine mutation du bâtiment et ceux de la transition énergétique.
Marie-Dominique Lacour
Photos : Crédit Skool n’job