7/8. Santé mentale en entreprise : Les neuro-atypiques au chevet des entreprises en mal de diversité

Ils ne sont pas malades, mais restent encore trop souvent tenus à distance du monde du travail en raison de leurs différences comportementales. Le recrutement des profils dits « neuro-atypiques » présente pourtant de nombreux avantages.

Autistes, dyspraxiques, dyscalculiques, dyslexiques, personnes présentant un Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou Hauts potentiels intellectuels (HPI), on estime que 10 à 15 % de la population mondiale serait « neurodivergente ». Des personnes en bonne santé mentale, mais dont le cerveau fonctionne simplement différemment. Un obstacle au recrutement pour encore une majorité d’employeurs en quête de « normalité ». Un atout pour d’autres. À l’instar de Microsoft, Deloitte ou d’Ubisoft, de plus en plus d’entreprises s’intéressent en effet aux profils neuro-atypiques.

Pourquoi ? « D’abord par envie, ensuite par besoin, et enfin par intérêt, les équipes neurodiverses étant beaucoup plus riches et innovantes que les autres », constate Gabrielle Blinet, CEO et cofondatrice de Specialisterne France, cabinet spécialisé dans le recrutement et l’intégration des candidats neuro-atypiques. Depuis Toulouse, où est implanté son siège social, la société propose ses services au national, principalement aux grandes organisations. De façon proactive autant qu’en réponse aux demandes d’accompagnement, la démarche nécessitant de revoir ses process habituels.

D’excellents lanceurs d’alerte

Exit les CV et les entretiens d’embauche avec des candidats qui ont des parcours singuliers et répondent à des codes de communication particuliers. « En matière de recrutement, notre action s’organise en cinq phases, depuis l’analyse de poste jusqu’au suivi pendant la période d’onboarding des personnes recrutées, la sélection s’effectuant à l’issue de trois semaines durant lesquelles une cohorte de candidats intègre l’entreprise et effectue diverses activités », explique Gabrielle Blinet. Intégrer un profil neuro-atypique nécessite d’ailleurs d’adapter parfois ses conditions de travail, de réfléchir à la façon dont son service est managé, les missions confiées… Souvent pour le bien de tous.

« Les neuro-atypiques ne sont pas malades mais, à l’image des canaris dans les mines, ils captent immédiatement les maux des entreprises, notamment en cas de management dysfonctionnel, et peuvent donc être d’excellents lanceurs d’alerte », observe la dirigeante. Leurs compétences et leurs qualités personnelles constituent également de précieux atouts pour leurs employeurs et leurs collègues qui louent leurs capacités de concentration, leur minutie, leur mémoire, leur créativité… mais aussi leur franchise et leur intégrité. Le profil type du « salarié parfait » ?
Ingrid Lemelle

Sur la photo : Le chocolatier toulousain Criollo accueille des profils neuro-atypiques, parmi lesquels Martin, en apprentissage de son Brevet technique de maîtrise. Crédit photo Hélène Ressayres - ToulEmploi.

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Source : https://www.toulemploi.fr/7-8-Sante-mentale-en-entreprise-Les-neuro-atypiques-au-chevet,45534