3/8. Santé mentale en entreprise : Burn-out, quand les collaborateurs s’enflamment

Article diffusé le 24 mars 2025

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Il désigne un état d’épuisement physique, émotionnel et mental lié au travail, mais n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle. Pas encore très bien pris en charge non plus. Le nombre de victimes de burn-out ne cesserait pourtant d’augmenter…

« Un épuisement professionnel, cela n’arrive pas en quinze jours, et on n’en sort pas non plus en quinze jours », rappelle Catherine Havel, fondatrice en 2019 de SOS Burn-out, à Tournefeuille. Une façon de souligner la spécificité d’un phénomène qui toucherait de plus en plus de personnes en France. Sa gravité également.

Une dégradation progressive jusqu’à l’effondrement total

Difficile à quantifier, du fait de sa non reconnaissance en tant que maladie professionnelle (certaines études estiment qu’il concernerait 7 à 12 % de la population active en France), le burn-out reste aussi difficile à caractériser. « À l’association, nous avons accueilli plus d’une centaine de personnes l’année dernière, soit trois fois plus qu’en 2023. Or ce que l’on observe, c’est qu’il touche aussi bien des salariés se situant en bas de l’échelle des entreprises que des cadres, les femmes que les hommes, et peut intervenir au bout de quelques mois ou après de longues années... Ce qui est en revanche commun aux personnes en burn-in (c’est-à-dire l’étape d’avant), c’est leur perfectionnisme et leur très fort investissement dans un contexte de charge excessive de travail. Le déni aussi, de tous ces signes qui témoignent d’une dégradation progressive de son état de santé jusqu’à l’effondrement total du corps ! Et enfin, ce sentiment d’incompréhension, et souvent de culpabilité, ressenti une fois le diagnostic posé », explique Catherine Havel, elle-même victime du syndrome en 2017.

Une combinaison de facteurs internes et externes donc. Un événement traumatisant. Et le point de départ d’une longue et difficile reconstruction, les prises en charge ciblées restant peu répandues en France. « La première démarche est de s’adresser à son médecin traitant et de se faire accompagner par un psychiatre et un psychologue pour avant tout se reposer, et comprendre ce qui nous a conduit jusque-là », estime la présidente de l’association. Avec son équipe composée de trente-cinq thérapeutes et d’une dizaine de bénévoles, SOS Burn-Out est l’une des rares structures à proposer un accompagnement dédié en Occitanie : une ligne d’écoute, des groupes de paroles et des ateliers collectifs (écriture, équi-sophrologie…) qui permettent de sortir peu à peu de l’isolement, de reprendre confiance en soi et de se reconstruire. Ensuite ? « Peu de personnes renouent avec leur ancien travail car elles réalisent qu’elles sont en quelque sorte descendues du train, que leurs collègues et leur employeur ont continué d’avancer, et que désormais, elles souhaitent emprunter un autre chemin… Quant au travail de reconstruction, il n’est jamais totalement terminé… »
Ingrid Lemelle

Sur la photo : Catherine Havel, fondatrice en 2019 de SOS Burn-out, à Tournefeuille. Crédit photo Hélène Ressayres - ToulEmploi.

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Source : https://www.toulemploi.fr/3-8-Sante-mentale-en-entreprise-Burn-out-quand-les,45531