A qui les nouveaux emplois francs vont-ils bénéficier ?

Article diffusé le 10 juin 2013

Le 24 avril dernier, le ministre délégué à la Ville, François Lamy a choisi une dizaine d’intercommunalités, dont Toulouse, pour expérimenter le système des « emplois francs ». Un dispositif que nous présente Thierry Cotelle, maire adjoint de Toulouse, vice président de la commission Développement Économique, Emploi et Relations Internationales de Toulouse Métropole et président de Toulouse Métropole Emploi.

Toulouse a été retenue pour expérimenter le système des « emplois francs », pouvez-vous nous en rappeler le principe ?
Il vise à aider les jeunes des Zones urbaines sensibles (ZUS) à accéder à un emploi en permettant aux entreprises qui les embaucheront de bénéficier d’une aide de l’État de 5.000 euros. Jusqu’à maintenant, nous avions le dispositif de la Zone franche urbaine (ZFU) qui nous permettait d’agir sur l’emploi dans les quartiers (les entreprises implantées en ZFU ont l’obligation de consacrer la moitié de leurs embauches aux habitants des ZUS en contre-partie d’exonérations des charges sociales et fiscales). Un système qui s’essoufflait un peu.
Les « emplois francs » vont nous permettre d’élargir la base des entreprises, puisqu’ils s’adressent à celles qui sont installées hors des ZUS, et donc d’augmenter le potentiel d’emplois. Cela va également permettre d’élargir les opportunités en matière de secteurs, notamment à l’industrie, peu représentée en ZFU.

Concrètement, comment les emplois francs vont-ils être mis en oeuvre* ?
Nous devrions avoir une réunion très prochainement avec la Préfecture pour le savoir. Il nous tarde d’en connaître les modalités car il y a vraiment urgence à aider ces jeunes qui enregistrent un taux de chômage de l’ordre de 40%, contre 11% en moyenne sur le territoire de Toulouse Métropole. Ce que l’on sait déjà en revanche, c’est que les jeunes des quartiers des Izards, Empalot, Bagatelle, Bellefontaine, Mirail, Papus... et une partie de ceux qui vivent à Cugnaux pourront en bénéficier. Toutes les entreprises implantées à Toulouse, mais également sur le territoire de Toulouse Métropole et même au-delà seront également concernées.
Nous jouerons dans tous les cas notre rôle, aux côtés de nos partenaires, en informant les entreprises sur le dispositif et en les mettant au besoin en contact avec les jeunes.

La signature de 10.000 emplois francs est évoquée dans les trois ans, dont 2.000 à Toulouse, vous confirmez ?
Je ne connais pas non plus les chiffres exacts, mais je pense que tout cela sera précisé très vite et que le dispositif devrait être opérationnel d’ici l’été ou au plus tard à la rentrée.
Propos recueillis par Ingrid Lemelle

* Un projet de décret, dévoilé par l’agence AEF, stipule que le dispositif sera ouvert aux chômeurs de moins de trente ans, résidant depuis au moins six mois consécutifs dans une ZUS et faisant état d’une durée de recherche d’emploi d’au moins douze mois au cours des dix-huit derniers mois.
Les entreprises bénéficiaires, elles, devront : s’engager à embaucher le jeune pendant au moins deux ans, ne pas avoir procédé à un licenciement économique sur le poste à pourvoir dans les six mois précédant l’embauche et ne pas bénéficier d’autres aides de l’État sur le même poste.

Sur la photo : « Il y a vraiment urgence à aider les jeunes des ZUS qui enregistrent un taux de chômage est de l’ordre de 40% », rappelle Thierry Cotelle, vice président de la commission Développement Économique, Emploi et Relations Internationales de Toulouse Métropole. Photo Hélène Ressayres - ToulEco.

Réagir à cet article

Source : https://www.toulemploi.fr/A-qui-les-nouveaux-emplois-francs-3372