Restauration rapide : la fin des petits boulots alimentaires ?

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Travailler dans un fast-food ne rime plus forcément avec précarité et avenir bouché. Aujourd’hui, les enseignes de la restauration rapide se targuent d’aider leurs salariés à évoluer et certaines sanctionnent même l’expérience avec des diplômes reconnus par l’Etat.

« Dans nos restaurants, 100% des managers le sont devenus en partant de la base et en évoluant grâce à la formation interne », souligne Florence Huc, DRH pour le franchisé Mc Donald’s Michel Réglat à Toulouse. L’évolution professionnelle fait en effet désormais partie des particularités des chaînes de restauration rapide. Même son de cloche du côté de Quick, « 63% de nos managers, et 37% des directeurs de magasins ont été équipiers auparavant », indique ainsi Pascale Vincent, responsable RH chez Quick. Gérard Ramus, également franchisé chez Mc Donald’s à Toulouse, constate, lui, qu’au sein de cette enseigne, « le programme de formation est une force. Chaque franchisé se l’approprie à sa façon. Au sein de mon entreprise depuis douze ans, je travaille avec mon équipe sur une colonne vertébrale de formation afin de permettre qu’à chaque échelon les salariés puissent accéder à des responsabilités supérieures. » L’idée reçue selon laquelle la restauration rapide n’offrirait que des jobs étudiants est donc révolue.

Des diplômes obtenus grâce à la VAE

Chez Mc Donald’s, Subway ou Quick, les futurs managers ou même directeurs de restaurants promus en interne débutent en tant qu’équipiers. « Il s’agit souvent d’étudiants qui viennent réaliser un temps partiel choisi. Ils sont recrutés en CDI pour un job. Ils peuvent ensuite, parce qu’ils ont arrêté leurs études ou parce qu’ils sont soucieux de conserver un travail face à un marché de l’emploi incertain, se former pour devenir chef d’équipe et obtiennent alors un poste à temps complet le plus souvent », souligne Florence Huc. Pour la promotion des salariés, Michel Réglat compte sur une équipe de six formateurs internes. « Nous pratiquons très peu de VAE dans notre structure par manque de demande », remarque Florence Huc. Du côté de Gérard Ramus, même constat, l’ensemble des cadres du restaurant ont démarré à la base. Mais il souhaite, lui,« amener les personnes qu’il recrute au plus haut niveau » et sanctionner leur expérience par un diplôme.

Il a ainsi mis en place, voilà quatre ans, en partenariat avec l’ESC Toulouse, une validation des acquis de l’expérience (VAE) pour les directeurs de restaurant en poste depuis plus de 3 ans, qui leur permet d’obtenir un diplôme équivalent au niveau Bac + 3. « Nous pensons ainsi accroître la fidélité de nos employés à l’enseigne, et augmenter leur esprit d’initiative et leur envie de progresser. » Ce modèle a aujourd’hui été dupliqué au niveau national. Gérard Ramus travaille également avec le personnel entré sans formation comme équipier afin de lui faire obtenir par le biais de la VAE et toujours au bout de trois ans d’expérience un CAP de restauration rapide reconnu par l’Education Nationale. « Nous travaillons actuellement pour créer un échelon intermédiaire pour les assistants de direction. »

Chez Quick, au niveau national comme régional, l’enseigne travaille aussi à sanctionner la promotion interne par des diplômes. « Nos équipiers peuvent évoluer sur leur poste et passer un CAP restauration rapide. Quant à nos managers, nous leur proposons de valider leur parcours via la VAE et d’obtenir ainsi au bout de trois ans d’ancienneté un BTS MUC », détaille Pascale Vincent, responsable RH chez Quick. Enfin, les directeurs de restaurant intègrent l’IGS pour une formation aux métiers de gestionnaire de centre de profit. Nous pensons en effet qu’il est important de valider les compétences de nos collaborateurs avec un diplôme qui reconnaît leur valeur. De notre côté, nous professionnalisons ainsi les équipes. »
Chez Subway, enfin, la formation s’effectue également en interne via l’université Subway ou un parrainage afin de faire évoluer l’équipier vers des postes à responsabilités.
Agnès Frémiot

Photo Hélène Ressayres - ToulEco.

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Dans les coulisses du Mc Do de Rangueil

Aplatir et faire rentrer ses cheveux sous un filet, enfiler une blouse, des chaussons en papier et se laver soigneusement les mains... Un protocole respecté à la lettre. Gérard Ramus, franchisé Mc Donald’s depuis 1987, a laissé notre photographe Hélène Ressayres pénétrer dans dans les cuisines de son restaurant de Rangueil, à Toulouse.

Découvrez son reportage photo sur ToulEco.fr.
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Source : https://www.toulemploi.fr/Restauration-rapide-la-fin-des-2545