Recherche d’emploi : Distinguez-vous !

Des demandeurs d’emploi en progression annuelle de 17% en Midi-Pyrénées. Des prévisions d’emplois cadre deux fois moins importantes qu’il y a encore trois ou quatre ans sur la région. Aucun doute, si vous voulez décrocher un travail cette année, il va falloir vous démarquer !

« La chance sourit aux audacieux » dit l’adage. Certes, mais comment conjuguer l’audace à la sauce recherche d’emploi ? Quels ingrédients utiliser (l’originalité, le culot, la créativité, l’humour ?...) et dans quelles proportions ? Si la recette peut connaître de nombreuses variations, les matières premières et le tour de main doivent néanmoins susciter l’appétit des recruteurs.

Soignez votre marketing personnel

Depuis quelques années, on assiste ainsi à une multiplication des initiatives directement inspirées des méthodes utilisées par la publicité, le marketing et la communication. Campagne d’affichage, blogs, CV vidéo, publicité dans la presse… les candidats rivalisent d’originalité pour se faire remarquer. Une démarche de marketing personnel qui ne peut toutefois faire l’économie d’une vraie stratégie de recherche d’emploi. Est-elle adaptée au poste que vous recherchez, au marché ou à l’entreprise que vous visez, à votre personnalité ? Met-elle vraiment en valeur vos compétences ? Autant d’aspects qui doivent être pris en compte avant même de se lancer au risque de… se planter !

Collez au marché régional

Mais que les timides ou les conformistes se rassurent, faire la différence tient aussi parfois à peu de chose. La spécificité du marché de l’emploi toulousain, très marqué par le réseau, permet ainsi aux candidats pro-actifs (ceux qui envoient des candidatures spontanées, fréquentent des associations, vont aux devants des dirigeants…) d’augmenter tout simplement leur chance d’être remarqués. Autre exemple, se positionner comme un candidat ouvert à la mobilité suffit à convaincre certains recruteurs régionaux, confrontés à un nombre croissant de candidats réfractaires à toute idée de bouger !
Parce que le plus important finalement, et ce quelle que soit l’approche, c’est que celle-ci témoigne de votre envie, votre enthousiasme et votre détermination. Une « arme de séduction massive » lorsqu’on sait que les dirigeants confrontés à des difficultés de recrutement les attribuent à 73% au manque de motivation des candidats (source AGEFOS PME)…
Ingrid Lemelle

Sur la photo : L’affiche placardée dans les rues de Paris par une jeune chercheuse d’emploi, Géraldine Seuleusian.

Aller au devant des décideurs

« Pour trouver du boulot, il faut un réseau. » Sylvie Allombert et Julie Martaud ont interviewé des chefs d’entreprise pour débusquer les fameuses offres cachées. Opération réussie, grâce à l’association Puissance Cadres 31.


Sylvie Allombert, 42 ans, possède une belle expérience de responsable supply chain dans le secteur du textile. Julie Martaud, 28 ans, a développé des compétences en communication de marque. Pendant leur recherche d’emploi, toutes deux souhaitent découvrir les fameuses offres cachées.

Fruit du hasard, elles adhérent le même jour à l’association Puissance Cadres 31. La démarche est simple. Chaque mardi matin, les cadres adhérents effectuent un tour de table où cours duquel les échanges d’informations et les conseils fusent. Des stratégies de prises de rendez-vous en binômes dans les entreprises sont ensuite mises en place. Objectif, aller au devant des décideurs pour leur présenter l’association, recenser leurs besoins de recrutement, et évaluer les perspectives d’évolution de leur filière. Des interviews qui sont ensuite restituées aux membres de l’association.

« Un peu de bagou et beaucoup de volonté »

Sylvie Allombert fut la première à entrer en contact avec Siliken, un fabricant espagnol de panneaux solaires photovoltaïques installée à Portet-sur-Garonne. « A ma grande surprise, à l’issue de l’interview, le directeur général me demande de me présenter et m’annonce envisager de créer un poste de responsable achats et logistique le mois suivant », narre la jeune cadre aujourd’hui en poste. L’information, soigneusement enregistrée, fera l’objet d’une relance fructueuse.

Quelques mois après son embauche, Sylvie apprend le projet de création d’un poste d’assistante marketing. Elle pressent Julie Martaud, son ancienne compagne de recherche, pour celui-ci et lui conseille de postuler. « Un peu de bagou et beaucoup de volonté », pourrait-on résumer pour raconter cette deuxième embauche au sein de Siliken. Pour Julie, l’entreprise a en effet décidé d’élargir le poste à la fonction communication. Deux parcours inattendus mais mûrement étudiés.
Christy Granja

Sur la photo : Sylvie Allombert et Julie Martaud. Photo Hélène Ressayres - DS Média.

Aminata Diarra ne se vendra plus sur eBay

Après six mois de chômage, Aminata Diarra a misé sur l’originalité en publiant une petite annonce sur eBay. Elle revient aujourd’hui sur ce coup médiatique qu’elle juge a posteriori « très risqué ».


On la quitte avec une offre de services sur eBay et on la retrouve un an après chargée de projet à l’Apec… spécialisée dans l’insertion professionnelle des jeunes ! L’audace a donc payé ? « Oui et non. C’est surtout grâce à mon réseau que j’ai été aiguillée vers ce poste. Suite à mon annonce eBay, j’ai envoyé un mailing à tous mes contacts, dont l’AFIP, une association à Paris favorisant l’intégration professionnelle. Ce sont eux qui m’ont signalé cette offre d’emploi », témoigne Aminata Diarra.

Après six mois de chômage malgré son Bac +5 en marketing et communication et deux ans d’expérience, la jeune femme, qui frise alors la saturation, cherche une idée pour mettre en avant ses qualités de communicante. Début 2009, elle passe ainsi une annonce sur eBay qui, bien que cliquée mille fois, n’aura eu d’autre bénéfice que de susciter un reportage sur France 3 Sud, auquel réagira un cabinet RH qui lui proposera ensuite un entretien d’embauche... non concluant.

« La recherche d’emploi n’est pas un sprint mais plutôt une course de fond »

Alors beaucoup de bruit pour rien ? « Le risque, avec le net, est de voir son image vous échapper complètement, analyse-t-elle avec le recul. Et surtout, j’ai compris que la recherche d’emploi n’était pas un sprint mais plutôt une course de fond. » La recette gagnante se mijoterait donc dans la durée : travailler son réseau, connaître le milieu économique local, participer à des salons, adhérer à des associations d’insertion, des clubs d’anciens élèves… « Bref, sortir de chez soi, aller au contact des professionnels et ne pas se contenter d’envoyer une candidature par mail en réponse à une annonce mais au contraire devancer les besoins de l’entreprise par une offre spontanée. Les candidats doivent prendre conscience d’une chose : on ne les attend pas à leurs conditions. »

En juillet 2010, son contrat à l’Apec prendra fin. Angoissée à l’idée de reprendre son bâton de pèlerin ? « Non, ma recherche d’emploi a été aussi enrichissante que mon expérience professionnelle. J’ai gagné en termes d’employabilité. De toute façon, on sait qu’aucune carrière n’est plus linéaire. »
Isabelle Meijers

Sur la photo : Aminata Diarra. Photo Hélène Ressayres - DS Média.

Christophe Terral s’est offert un gros coup de pub

La visibilité. Un facteur clé d’une candidature réussie. En décidant d’appliquer à lui-même les recettes qu’il préconisait à ses clients, Christophe Terral a gagné bien plus qu’il ne l’espérait…


« Je pensais naïvement qu’avec mon parcours, mon expérience… j’allais forcément trouver ! Et bien, pas du tout ! » Lorsque Christophe Terral débarque à Toulouse fin 2007, il possède certes à sacré bagage : 15 années d’agence de marketing et communication à Biarritz, agence qu’il avait par ailleurs créée et dirigée. « En revenant sur Toulouse (il y avait fait une partie de ses études), mon projet était de renouer avec la communication et l’écriture, mais en tant que salarié. »

D’entretien en entretien (non concluants), l’idée d’appliquer à lui-même les recettes qu’il préconise depuis des années ses clients fait son chemin. « En découvrant les possibilités qu’offrait le web 2.0, j’ai eu l’ide de créer un blog qui permettrait aux recruteurs potentiels d’accéder à mon CV et de mieux me connaitre à travers une interview que j’avais travaillé avec une amie et un questionnaire de Proust.

Les recruteurs se disent, « celui là, il en veut ! »

Restait ensuite à le faire connaître… » Christophe s’offre alors une campagne de pub ! « La directrice commerciale de La Gazette du Midi, séduite par ma démarche, m’a fait une super proposition tarifaire et pendant deux mois, j’ai eu ainsi ma trombine dans le journal avec des accroches différentes du style « Série limitée, modèle exclusif », « Nouvelle version 2008, 100% performances », « En stock, disponible immédiatement »… et surtout l’adresse de mon blog. »

Résultat ? « Aucune offre d’emploi, mais que du positif ! Cela m’a permis d’élargir très rapidement mon réseau, d’avoir une très bonne visibilité, de reprendre confiance en moi… et finalement de me relancer avec succès en tant qu’indépendant. Je reste néanmoins convaincu que j’aurais fini par décrocher un emploi si je ne m’étais pas décidé à me lancer. Mettre en place une telle action crédibilise incontestablement la recherche d’emploi. Les recruteurs se disent, « celui là, il en veut ! », et cela paye forcément. »
Ingrid Lemelle

Sur la photo : Christophe Terral. Photo Hélène Ressayres - DS Média.

Le ski comme passeport pour l’emploi

C’est en participant à un challenge sportif que Florian Champain a été recruté par l’entreprise spécialisée dans l’ingénierie et le conseil, Akka Technologies à Toulouse.


Le stress de l’entretien d’embauche dans un bureau confiné, Florian Champain n’a pas vraiment connu. C’est en effet lors d’un week-end dans les Alpes organisé par Akka Technologies que le jeune homme s’est fait repérer parmi une centaine d’étudiants par le service des ressources humaines de cette entreprise d’ingénierie et conseil.

Pour ses compétences d’une part, mais aussi pour sa capacité à « vivre ensemble » ou « à se dépasser ». « Recruter des ingénieurs n’étant pas toujours facile, nous avons décidé de créer un challenge sportif à la montagne dont l’objectif est de faire découvrir aux étudiants le monde professionnel autrement, mais aussi de repérer des talents pour notre entreprise », explique-t-on chez Akka, qui ouvre en moyenne 800 postes par an en France (hors l’année noire de 2009).

« Ca permet d’être beaucoup plus détendu »

Une méthode qui a visiblement très bien marché pour Florian puisqu’il a été embauché dès l’obtention de son diplôme de l’ENI de Tarbes en 2008. « Au départ, je m’étais surtout inscrit au challenge avec des copains parce qu’on aimait bien le ski », reconnaît le jeune ingénieur. Car jusque là, pour lui, Akka Technologies était inconnue au bataillon. « On entend parler d’Airbus ou de Renault, mais beaucoup plus rarement de leurs sous-traitants. Le challenge est aussi un moyen de découvrir l’entreprise de manière plus sympa », explique-t-il. Alors après deux jours de glissade bon enfant, Florian s’est pris au jeu lors des entretiens. « Ca fait bizarre de passer d’un moment ludique à un autre plus formel, mais ça permet d’être beaucoup plus détendu et je crois que j’ai su être convaincant », estime Florian.

Cette année, pour corser la sélection de son 10é challenge, Akka Technologies a demandé aux candidats de présenter une création (vidéo, photo, dessin, vidéo…) sur le thème « surfez sur le progrès ». Et oui, être doué sur les pistes ne suffit plus !
Julie Duquenne

Sur la photo : Florian Champain. Photo Hélène Ressayres - DS Média.

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Source : https://www.toulemploi.fr/Recherche-d-emploi-Distinguez-vous-1178