Quelles bonnes pratiques adopter pour concilier travail et cancer ? Pour répondre à cette question, l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse a mené l’enquête, en partenariat avec l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH). Les résultats ont été dévoilés le 11 octobre dernier, dans le cadre d’Octobre rose. D’un côté 5817 entreprises de la région Occitanie ont été interrogées sur leur perception de la maladie cancéreuse au travail, 503 réponses ont été recueillies. De l’autre, un questionnaire a été administré à 818 patientes atteintes d’un cancer du sein et suivies par l’Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT), par l’intermédiaire d’une association de patientes (La Vie Après).
Verdict ? Pour 51% des entreprises, il est possible de maintenir une activité professionnelle pendant le traitement, et selon 61% d’entre elles, on peut même travailler comme avant. 71% déclarent cependant rencontrer des difficultés dans la gestion d’une situation de maintien ou retour au travail d’un salarié atteint d’une maladie chronique comme le cancer. Parmi les patientes, 77% ont prévenu leur hiérarchie de la survenue de la maladie, 63% leurs collègues et 85% ont qualifié de « satisfaisant » le comportement de l’entourage professionnel à cette annonce.
De bonnes pratiques à généraliser
Au moment de la reprise cependant, les choses se gâtent. 64% des salariés reprennent une activité à temps partiel thérapeutique et 60% trouvent que la durée de ce temps partiel est trop courte. En effet, 70 % des malades perdent des revenus pendant l’arrêt maladie et 30% indiquent avoir repris le travail pour cette raison. Elles énumèrent à ce stade, de la fatigue, des troubles cognitifs, une perte de confiance et de l’incompréhension... 65% d’entre elles indiquent notamment ne pas avoir eu d’entretien de reprise avec leur employeur.
Ces derniers expriment un besoin de mieux connaître les incidences de la pathologie et de ses effets secondaires. 97% souhaiteraient ainsi bénéficier d’un dispositif d’accompagnement adapté et d’un annuaire des interlocuteurs susceptibles de les aider.
Enfin, les patientes font remonter des bonnes pratiques à généraliser, telles qu’un entretien de ré-accueil, une adaptation du poste, une souplesse des horaires et une reprise progressive, du télétravail…
Avec ces résultats, les auteurs de l’enquête jettent un pavé dans la mare et espèrent faire bouger les choses.
Béatrice Girard
Sur la photo : Les résultats de l’enquête réalisée par l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse ont été dévoilés dans le cadre d’Octobre rose. Photo Fotolia Vladimirfloyd.
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