Quel bilan du passage de la TVA à 5,5% en Midi-Pyrénées ?

« En matière d’emploi et en matière sociale, c’est un carton plein », s’est réjoui le secrétaire d’Etat au Commerce, Hervé Novelli, à l’occasion du premier bilan de la baisse de la TVA à 5,5 % dans le secteur de la restauration. Et en Midi-Pyrénées ? Réponses de Guy Pressenda, président régional de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih).

Selon l’Insee, depuis le passage de la TVA de 19,6 à 5,5 %, l’hôtellerie restauration a créé 21.700 emplois nets, soit "la plus forte progression tous secteurs confondus » a indiqué, la semaine dernière, Hervé Novelli. Connaissez-vous le bilan en Midi-Pyrénées ?
Nous avons réalisé des sondages dans ce sens et avons estimé le nombre de créations nettes à 300 emplois, auxquels s’ajoutent ceux que la profession créé habituellement chaque année, c’est-à-dire à peu près 1.000. La baisse de la TVA a donc sans conteste eu un impact sur les embauches, mais elle a également permis à certains établissements de résister à la crise et donc de préserver des emplois. Nous ne savons pas précisément combien, mais il est sûr que sans cette mesure, des fermetures et donc des destructions d’emplois auraient eu lieu.

Parmi les entreprises qui déclarent des intentions d’embauches cette année sur la région (source enquête BMO 2010), les dirigeants d’hôtels et de restaurants sont les plus optimistes (38,5% envisagent de recruter), pensez-vous que le secteur va donc rester porteur ?
Notre activité est étroitement liée à la conjoncture économique et, dans le cas de Toulouse, à l’évolution du tourisme d’affaires, or sur ces points, nous n’avons aucune certitude. Cependant, l’Umih Midi-Pyrénées commence d’ores et déjà à recenser des besoins pour la rentrée. Nous sommes également certains d’une chose, de pénurie de main d’œuvre, qui existe plus que jamais en cuisine comme en salle.

Sur les quelque 11.500 projets d’embauches déclarés par le secteur en Midi-Pyrénées pour 2010, 60 à 70% sont cependant des emplois saisonniers…
Certes, mais emplois saisonniers ne veut pas dire précaires dans notre secteur. Pour certains salariés, c’est même un choix, l’opportunité d’avoir une qualité de vie différente, de pouvoir bénéficier, entre deux saisons, de deux à trois mois de vacances.

En matière de conditions de travail, les évolutions sont-elles notables pour les salariés ?
Bien sûr, ne serait-ce qu’au niveau des obligations auxquelles l’adoption de la TVA à 5,5% a soumis les employeurs : la prime TVA, l’augmentation de 2% du salaire brut (le Smic hôtelier étant déjà 6% supérieur au Smic classique), les deux jours fériés supplémentaires… et à partir de janvier 2011, la prise en charge à 50% des mutuelles santé. Autant d’efforts (ndlr : de l’ordre d’un milliard d’euros sur les 2,35 milliards reçus par la profession en France) qui contribuent à revaloriser l’image de nos métiers.
La mesure incite également certains dirigeants à mettre leurs établissements aux normes, ce qui permet là encore aux salariés d’évoluer dans les conditions de travail plus intéressantes.

Il semblerait que des émissions télé comme « Top Chef » contribuent également à redorer le blason des métiers du secteur ?
Oui, c’est vrai pour les métiers de cuisine. D’ailleurs les lycées hôteliers de la région sont pleins pour la rentrée prochaine. Dans les métiers du service en revanche, nous observons toujours un déficit de candidats, mais il paraît qu’une émission est en préparation…
Propos recueillis par Ingrid Lemelle

Sur la photo : D’après le président régional de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih), Guy Pressenda, la TVA à 5,5% aurait généré 300 créations nettes d’emplois en Midi-Pyrénées. DR.

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Source : https://www.toulemploi.fr/Quel-bilan-du-passage-de-la-TVA-a-1349